Agression antisémite en 2014 à Créteil : "Qu'ils comprennent que ce n'est pas juste une bêtise"

  • Copié
Chloé Triomphe, édité par Anaïs Huet , modifié à
Jonathan et Laurine, victimes d'une agression à leur domicile à Créteil fin 2014 sur fond d'antisémitisme, témoignent vendredi devant les assises du Val-de-Marne. Le jeune homme a voulu s'adresser directement à ses agresseurs.

Le procès de deux hommes jugés pour avoir cambriolé et agressé un couple juif dans leur appartement à Créteil en 2014 se poursuit aux assises du Val-de-Marne, vendredi. Pour cette quatrième journée d'audience, les victimes, Jonathan, 25 ans, et Laurine, 23 ans, sont appelées à la barre pour témoigner du calvaire qu'ils ont enduré.

"Vous avez beau être solide, ça explose tout". C'est d'abord Jonathan qui a été entendu. Après un long récit des faits, factuel et détaillé, le jeune homme est interrogé par le président sur ce qu'il attend de ce procès. À cette question, celui qui avait jusqu'ici employé un ton assez distancié répond en se livrant davantage. "C'est ça que j'aimerais faire comprendre aux accusés. C'est que ça ruine nos vies, ça nous brise. Vous avez beau être solide, ça explose tout. Ma vie aujourd'hui, ce n'est pas ce que j'avais prévu. Je voudrais qu'ils comprennent qu'ils ont agressé des jeunes, comme eux, et que ce qu'ils ont fait n'est pas juste une bêtise", explique-t-il.

Un couple brisé. Face à ses deux agresseurs, âgés de 21 à 26 ans, Jonathan raconte les séquelles qu'a laissées cette violente agression sur sa vie professionnelle, et sur son couple avec Laurine qui s'est progressivement délité. Le jeune homme a aussi pudiquement exprimé son incompréhension d'avoir été pris pour cible en tant que juif, lui qui avait grandi à Créteil dans un mélange culturel depuis l'enfance.

Agression antisémite à Créteil : "Qu'ils comprennent que ce n'est pas juste une bêtise"

Laurine, elle, a écouté, de plus en plus tremblante la déposition de son ex-compagnon, retenant à peine ses larmes. Elle est entendue vendredi après-midi, dans une audience à huis clos, à sa demande. La jeune femme doit notamment revenir sur le viol qu'elle a subi. Sur ce point, les deux accusés se rejettent mutuellement la responsabilité.