Agathe, 40 ans, a lancé un collectif pour les mineurs isolés étrangers : "Tout est parti d'un post Facebook..."

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Grégoire Duhourcau
"Très engagée sur le terrain" auprès des mineurs isolés étrangers, Agathe a lancé il y a deux ans un collectif solidaire. "Je ne sais pas si j'ai toujours eu l'âme d'une bénévole", confie-t-elle toutefois à Olivier Delacroix sur Europe 1.
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Agathe, 40 ans, a expliqué au micro d'Olivier Delacroix sur Europe 1, être "très investie" auprès des mineurs isolés étrangers à Paris. Elle confie avoir "développé un collectif solidaire" né d'un post Facebook et qui compte désormais 300 membres.

"J'ai une activité très investie sur le terrain, notamment à travers la cause des mineurs isolés étrangers. Ça fait plus de trois ans que je suis très, très engagée sur le terrain et depuis deux ans, j'ai développé un collectif solidaire autour de moi.

Je ne sais pas si j'ai toujours eu l'âme d'une bénévole. D'ailleurs, je ne me suis pas dit : 'Je vais être une bénévole.' J'étais juste une personne un peu avertie par rapport à ce qu'il se passait. Je suis tombée dedans, j'ai mis un pied sur le terrain. J'ai pu constater par moi-même, les manquements, les besoins. De là, je me suis dit : 'Il faut élargir cette chaîne. On est trop peu de personnes aujourd'hui pour pouvoir les aider, leur tendre la main. Il faut élargir cela.'

 

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D'un post Facebook à un groupe de 300 membres

C'est parti d'un post Facebook sur les différents groupes de soutien de migrants sur Paris. J'ai posté quelque chose qui disait : 'Il y a des mineurs isolés dans les rues de Paris, ils ont besoin de tout, ils ont faim. J'ai l'idée de leur offrir des déjeuners conviviaux où ils vont pouvoir se retrouver, où on va pouvoir être utiles, où chacun pourra apporter quelque chose.' De ce post Facebook est né un collectif qui compte aujourd'hui 300 membres. C'était il y a deux ans et aujourd'hui, il n'y a pas un jour sans et il n'y a pas l'ombre d'un manquement. En cherchant on trouve. Je passe beaucoup de temps à chercher, mais pour trouver toujours.

[Pour concilier engagement et vie personnelle], c'est parfois difficile. C'est sûr que quand on me signale un jeune de 14 ans à la rue, malade et qu'il est 23h, on pourrait faire comme si on n'avait pas vu le téléphone vibrer mais ce n'est pas possible. Donc il faut trouver cette forme de recul. Cette prise de recul n'est pas toujours évidente et en même temps, ma douleur, elle, compte vraiment peu. Ce sont eux qui sont en difficulté, ce sont eux qui ont besoin d'aide."