Affaire Théo : manifestations mouvementées à Paris et Marseille

Théo manifestation Marseille
À Marseille, quatre personnes ont été interpellées. © BORIS HORVAT / AFP
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avec AFP
Alors que quatre personnes ont été interpellées à Marseille lors d'une manifestation de soutien à Théo, la situation a été également très tendue dans le cœur de Paris vendredi soir.

De nombreux policiers tentaient vendredi soir de contenir quelque 150 manifestants, mobilisés via les réseaux sociaux par des mouvements d'extrême gauche et rassemblés aux Halles au cœur de Paris, dans une ambiance tendue. Le centre commercial des Halles, lieu inhabituel pour une manifestation, a été plongé dans un nuage de gaz lacrymogène peu avant 19h. Un passant, les yeux rougis et l'air incrédule, interpellait un policier : "Vous savez qu'il y a des gens qui rentrent du boulot ?" 

Toutes les issues menant à la place Carrée, dans le sous-sol du forum des Halles, ont été fermées et les clients des magasins étaient encouragés à se diriger vers les sorties. Les policiers ont repoussé à plusieurs reprises les militants regroupés, qui criaient "flics, violeurs, assassins" et régulièrement "Zyed, Bouna, Théo et Adam, on n'oublie pas", en réaction à l'interpellation brutale de Théo le 2 février à Aulnay-sous-Bois. Quelques projectiles ont été lancés par les manifestants contre des portes vitrées dans le centre commercial.

4 interpellations à Marseille après une manifestation. Par ailleurs, quatre personnes ont été interpellées à Marseille vendredi soir après une manifestation de soutien au jeune Théo, a indiqué le préfet de police des Bouches-du-Rhône Laurent Nuñez. 250 personnes environ se sont rassemblées vers 18h sur le Vieux-Port, derrière une grande bannière noire avec le slogan : "Mais que fait la police ? Elle viole, tue, mutile". Les manifestants se sont ensuite dirigés vers le commissariat de Noailles, sur la Canebière, où la police, visière baissée, a essuyé plusieurs tirs de projectile. 

"C'est pas normal qu'il se passe des choses comme ça en France, la police a les pleins pouvoirs avec l'état d'urgence", a réagi Jessica, salariée syndiquée à la CGT, auprès de l'AFP. Son amie Lison, la vingtaine comme la majorité des manifestants, a dénoncé "une violence de classe : c'est pas n'importe qui qui se fait violer par la police". Une centaine de manifestants a ensuite marché vers la gare Saint-Charles, scandant "flics, violeurs, assassins", puis a cheminé en direction du quartier de La Plaine, "où il y a de eu de nouvelles prises à partie avec les forces de l'ordre", a rapporté Laurent Nuñez, qui a fait état d'"une bombe agricole, des pétards et des fumigènes" détenus par des manifestants. La police a fait usage de gaz lacrymogènes, et le cortège s'est dispersé après 20h en petits groupes.