Ado tué lors d'un cambriolage :"ce n'est pas un meurtre"

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avec Nathalie Chevance , modifié à
Pour l'avocat de la défense, Me Dupond-Moretti, la mort du jeune Antoine, tué lors d'un cambriolage à Marseille en 2011, n'est pas un meurtre.

"Je ne voulais pas que cela arrive, je ne voulais pas tuer". Ces mots sont ceux de Jean Gabro, maçon au chômage de 59 ans, jugé depuis mercredi par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône pour le meurtre d'Antoine, un adolescent de 15 ans lors d'un cambriolage dans les quartiers nord de Marseille. La famille de la victime estime qu'il s'agit d'un assassinat. L'accusé lui, assure qu'il voulait simplement "faire peur et que ça s'arrête là".

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"A l'évidence, ce n'est pas un meurtre". "Il y a ce que dit cet homme, 'je n'ai jamais voulu la mort du gosse, je ne l'ai même pas visé' et des témoins qui affirment qu'il était interloqué quand il a appris que le gosse était mort.  Qu'est-ce que l'on veut de plus ?", a réagi Me Eric Dupond-Moretti à l'issue de la première journée d'audience.

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 "Je crois que la qualification (des faits) oscille entre des 'coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner' ou 'homicide involontaire'", estime le pénaliste.  "Je pense que la discussion est ouverte et que les débats ne sont pas encore terminés, mais, à l'évidence, ce n'est pas un meurtre", poursuit-il.  

"L'émotion ne fait pas une preuve en matière pénale".  "Il n'est pas agressif, il est rustre. Il est brut de décoffrage", a concédé Me Eric Dupond-Moretti, interrogé sur la personnalité et le comportement de Jean Gabro. "Il n'a pas menti. Il y a des années que cet homme est considéré comme un meurtrier d'enfant. Il y a eu la marche blanche. Il y a eu 400 personnes pour s'opposer à sa mise en liberté", rappelle-t-il. "Il y en a marre de cette obsession de l'émotion et de la dictature de l'émotion. Cela ne fait pas une preuve en matière pénale, je suis navré de vous le dire" assène enfin l'avocat.