Accusation de viol contre Tariq Ramadan : une enquête ouverte à Paris

Henda Ayari, ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque, accuse vendredi Tariq Ramadan de viol.
Henda Ayari, ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque, accuse vendredi Tariq Ramadan de viol. © AFP
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avec AFP , modifié à
L'islamologue et théologien Tariq Ramadan est visé par une enquête à Paris, portant sur les chefs de "viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort".

Une enquête a été ouverte à Paris après le dépôt d'une plainte, notamment pour viol, visant l'islamologue et théologien suisse Tariq Ramadan, des accusations que ce dernier conteste, a appris l'AFP mardi de source judiciaire.

"Viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort". Cette enquête porte sur les chefs de "viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort". Le parquet de Rouen, où a été initialement déposée la plainte, "s'est dessaisi au profit du parquet de Paris", lieu où auraient eu lieu les faits dénoncés, a précisé la même source. Il a été demandé à la police judiciaire de Rouen d'entendre la plaignante, a-t-elle ajouté.

Âgée de 40 ans, Henda Ayari, ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque, avait accusé vendredi sur sa page Facebook Tariq Ramadan pour ces faits, en plein débat autour du harcèlement sexuel dans la société. Elle les avait déjà narrés dans un livre paru en 2016 mais a expliqué n'avoir alors pas voulu révéler le nom de son agresseur en raison de "menaces de sa part".

Ramadan dément formellement. Tariq Ramadan a, via son avocat Me Yassine Bouzrou, opposé "un démenti formel à ces allégations" et il a à son tour déposé plainte lundi pour "dénonciation calomnieuse" contre Henda Ayari, selon une copie de la plainte obtenue par l'AFP. Tariq Ramadan, petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans, âgé de 55 ans, est professeur d'études islamiques contemporaines à l'université d'Oxford, en Grande-Bretagne. Relativement populaire auprès d'une partie des fidèles musulmans, il est aussi très contesté, notamment dans les milieux laïques, qui voient en lui le tenant d'un islam politique.