À Bure, dans l'antre du laboratoire du futur site d'enfouissement des déchets nucléaires

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Arthur Helmbacher, éditié par G.P. , modifié à
Europe 1 est allé à 490 mètres sous terre, là où devraient être stockés les déchets les plus radioactifs de France.
REPORTAGE

Ils n'ont pas dit leur dernier mot. Les zadistes évacués jeudi du site de Bure, dans la Meuse, n'étaient qu'une quinzaine face à 500 gendarmes, mais ils promettent de revenir occuper la zone contre le projet d'un site d'enfouissement de déchets nucléaires. Mais au fait de quoi parle-t-on vraiment ? Europe 1 vous emmène à 490 mètres sous terre, là où devraient être stockés les déchets les plus radioactifs de France.

L'argile comme solution ? Le bois Lejuc, c'est le lieu choisi pour l'installation des cheminées d'aération du projet Cigéo. Il vise à enfouir à 500 mètres sous terre, au milieu d'une couche d'argile, les déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc français.

L'argile est une roche capable de contenir des éléments radioactifs pendant des centaines de milliers d'années, à en croire Mathieu Saint-Louis, de l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs qui pilote ce projet). "Le temps que ces éléments vont mettre pour se déplacer dans la roche et sortir de la couche d'argile, c'est le temps nécessaire pour qu'ils perdent leur radioactivité", affirme-t-il.

Des couches en acier et métal comme protection. Partout au laboratoire Cigéo, il y a des fils qui sortent des murs. 10.000 points de mesure pour comprendre le comportement de la roche et déterminer dans quel axe creuser, pour ne pas subir la pression des montagnes des Alpes. Pour les déchets les plus radioactifs, on teste des alvéoles. 80 centimètres de diamètre et 150 mètres de profondeur. "Les déchets de haute activité sont placés dans des fûts en métal inoxydable, qui seraient mis dans un autre emballage, en métal très épais. Et c'est cet autre emballage qui serait glissé dans le tubage métallique de l'alvéole", détaille Mathieu Saint-Louis. "Cela fait pas mal d'épaisseurs et de couches qui protègent le colis. Mais c'est vrai que l'on sait que sur le très très long terme, les aciers vont se corroder".

Si le projet est bel et bien lancé, ce ne sera pas au laboratoire Cigéo, mais un peu plus au nord, au fameux site du bois Lejuc, évacué jeudi.