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Caroline Baudry, édité par Thibault Nadal , modifié à
Ce lundi, s’ouvre le procès d'une des pires catastrophes ferroviaires française. Le 12 juillet 2013, un train déraillait en gare de Brétigny-sur-Orge. Sept personnes ont été tuées et plus de 400 personnes ont été blessées. Europe 1 est repartie dans cette ville de l’Essonne où les habitants sont encore marqués.
REPORTAGE

Le procès d'une des pires catastrophes ferroviaires s'ouvre ce lundi. Il y a neuf ans, le 12 juillet 2013, un train intercités Paris-Limoges déraille au niveau de la gare de Brétigny-sur-Orge. Deux voitures se couchent, une troisième balaie le quai sur lequel patientent de nombreux voyageurs. Le bilan est lourd : sept morts et 400 blessés dans cette gare de région parisienne, encore marquée par le drame. 

Des habitants encore traumatisés

Place de la gare, Murielle lève le nez. Elle montre son immeuble qui donne sur les rails entièrement rénovés. Presque 9 ans après le choc, elle ressasse pourtant un bruit assourdissant. "Ça a secoué les carreaux. On y repense, car ça aurait pu être ma fille. Mais ce jour-là, elle n'a pas travaillé. Ils l'ont appelée en disant finalement on n'a pas besoin de vous. Elle aurait pu être dedans", raconte-t-elle.

Comme Murielle, tous les habitants se rappellent précisément de ce vendredi d'été à 17h11. Olivia, sweat noir et visage grave, revoit les secours envahir sa rue. "C'était la scène de désespoir, des hélicoptères, des ambulances partout, des pompiers partout. C'est les émotions (sa voix tremblote). La vie reprend son cours, mais on n'oubliera pas. Pas ici en tout cas, explique-t-elle".

"C'était notre 11-Septembre"

À l'entrée de la gare, une discrète plaque de marbre apposée sur le mur rend hommage aux victimes. Une cérémonie a lieu chaque année. Steevy était adjoint au maire au moment des faits. Il réclame aujourd'hui la vérité. "C'était notre 11-Septembre. Vraiment. Donc on a besoin d'explications, de trouver des responsables ! La SNCF, pour moi, est coupable. Pour les victimes, les familles de victimes, leur monde s'est arrêté !"

Neuf ans plus tard, Steevy raconte avoir un triste réflexe : se réfugier dans les escaliers, lorsqu'un train passe à grande vitesse tout près du quai.