La place de la Bastille à Paris
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C.P. avec Pierre Herbulot
La manifestation contre la loi Travail aura finalement lieu jeudi. Une boucle est prévue près de la Bastille à Paris. Résultat, les commerçants ont anticipé les dégâts. 

Pour la dixième fois depuis le mois de mars, les opposants à la loi Travail vont battre le pavé jeudi. Une manifestation dont la tenue a longtemps été incertaine, mais qui a finalement été autorisée après de longues négociations entre les syndicats et le gouvernement, auteur d'une mémorable volte-face mercredi. Finalement, les opposants à la loi El Khmori ont été autorisés à manifester sur un parcours proposé par le ministère de l’Intérieur. Il s’agit d’une boucle de 1,6 kilomètre autour du bassin de l’Arsenal près de la place de la Bastille. Et dans ce quartier, les commerçants ont déjà pris les devants jeudi matin face aux risques de débordement.

"On va être obligé de fermer". Sur la plupart des commerces du parcours de la manifestation, des affiches annonçant une fermeture exceptionnelle pour la journée ont été placardées. Jean-Claude, qui a son bureau le long du boulevard de la Bastille, a déjà pris ses précautions. "On va être obligé de fermer, nous n’avons pas le choix car ils vont piétiner devant chez nous", explique-t-il inquiet, à Europe 1. "En plus, tout le monde ne pourra pas tenir dans la boucle". Jean-Claude, comme d’autres commerçants, a peur pour ses vitrines, et même si 2.000 policiers sont mobilisés jeudi, tous se rappellent que les récentes mobilisations contre la loi Travail ont déjà dégénérées.

"Je suis pour la manifestation mais pas pour la casse". "Ma décision a été prise très rapidement. Je ferme, c’est tout, car je ne veux pas changer ma vitrine ce qui m’empêcherait de travailler pendant des semaines", raconte aussi Béatrice, qui tient une auto-école sur le parcours de la manifestation. D’autres personnes qui travaillent dans ce quartier ont reçu des mails de leur direction leur conseillant de ne pas venir travailler en voiture jeudi. Mais d’autres, comme Marco, ont décidé, au contraire, de laisser leur porte ouverte. Celui qui tient une boutique de revêtements de sol voit là une occasion de se mobiliser, aux côtés des manifestants. "Je suis pour la manifestation mais pas pour la casse. Ils ont le droit de manifester et même si je peux leur offrir un verre, je le ferai", explique-t-il ainsi.

Enfin, la ville ainsi que les professionnels de la voirie ont anticipé les éventuels dégâts. Depuis 6 heures du matin jeudi, les poubelles, les abris-bus ainsi que les affichages publicitaires ont tous été retirés ou sécurisés.