Xynthia : les marques laissées persistent

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avec AFP , modifié à
Des commémorations ont eu lieu un an après la tempête, qui a fait 47 morts en 2010.

Un silence absolu, à peine troublé par le cri des mouettes, a marqué, dimanche, la première commémoration officielle à la mémoire des victimes de la tempête Xynthia qui a fait 47 morts dans la nuit du 27 au 28 février 2010, avec 29 décès pour la seule commune de La Faute-sur-Mer, en partie submergée par les flots.

En souvenir de ces vies emportées, 29 roses blanches ont été jetées depuis le pont qui mène à la petite station balnéaire vendéenne, lors d'une brève cérémonie en présence de la ministre des Transports et de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, d'élus, des secouristes et de quelques familles de victimes.

"Ce jour-là, on a tout perdu, notre famille et notre maison", a confié Christian Rivalin, un sexagénaire qui comme beaucoup, préfère ne pas parler du drame. "Il y a un an, comme aujourd'hui, après le drame et le charivari, il faisait le même temps magnifique", s'est souvenu un des secouristes, visiblement ému.

Le boycott de certaines associations

Beaucoup de familles endeuillées, cependant, ont choisi de ne pas participer à la commémoration qui a attiré quelques centaines de personnes sous un soleil radieux et qui a été suivie d'une messe. L'Association des victimes des inondations du Sud-Vendée (Avif), qui regroupe les sinistrés de La Faute-sur-Mer, avait appelé à boycotter la cérémonie officielle pour protester contre l'attitude du maire René Marratier, "qui n'a jamais eu le moindre mot de compassion à l'égard des 29 victimes", comme le dit un communiqué de l'Avif. D'autres contestent toujours les mesures d'indemnisation et les aléas des classements en zones dangereuses de certaines habitations.

"Il faut que chacun puisse se recueillir comme il le souhaite, le drame a été tel que l'on peut avoir plusieurs cérémonies", a commenté pour le sénateur Bruno Retailleau (divers-droite), qui préside le conseil général de Vendée. Venue sur place pour exprimer la "solidarité nationale", Nathalie Kosciusko-Morizet, a pour sa part appelé à "penser à l'avenir" et à "tirer les leçons du drame". "Il y a un avant et un après Xynthia: beaucoup d'élus se rendent compte des risques en matière d'urbanisme et des questions de sécurité", a-t-elle espéré.

Risque et responsabilités encore incertains

Expropriations dans les secteurs déclarés dangereux, réparation et entretien des digues, mise en place de plans d'alerte dans les communes à risque, cartographie précise des zones inondables sur l'ensemble du territoire... la ministre a détaillé les différentes mesures prises après le passage meurtrier de Xynthia. "Il faut développer la culture du risque" dans les régions exposées, a-t-elle souligné.

Aujourd'hui, la justice enquête pour établir les responsabilités humaines dans la catastrophe qui a soulevé des questions sur l'urbanisation côtière et la prévention des risques d'inondations. Une perquisition a été menée à la mairie de La Faute-sur-Mer pour saisir des documents d'urbanisme et notamment des permis de construire. Les lotissements submergés par les flots le soir de la tempête étaient situés au pied d'une digue, en dessous du niveau de la mer.