Vitry : "Une véritable provocation"

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Marion Sauveur avec Amandine Janik et agences , modifié à
Ils faisaient valoir leur droit de retrait. Mais les enseignants seront retenus sur salaire.

Un avis du proviseur du lycée Adolphe-Chérioux de Vitry-sur-Seine est tombé mercredi après-midi. Par cette lettre, les enseignants ont été informés de "retenues sur salaires" pour jours non-travaillés. Les professeurs du lycée, qui ont repris mercredi matin le travail après deux semaines de mobilisation, ont dénoncé ces retenues sur salaire qui leur ont été notifiées. Ils avaient invoqué leur "droit de retrait", après l’agression d’un élève. Ce droit prévoit que les fonctionnaires peuvent cesser de travailler si la situation présente un danger grave, sans aucune retenue sur le salaire.

Cette lettre "relève d’une véritable provocation", selon Guy Contrepois, professeur au lycée Adolphe-Chérioux :

Les enseignants devaient se rassembler dans la journée de jeudi devant leur établissement pour faire reconnaître "l'exercice du droit de retrait" qu'ils ont invoqué depuis le début de leur mobilisation, récusant être en grève.

Cette mise au point intervient après une déclaration de Xavier Darcos, le ministre du Travail et ancien locataire de l’Education nationale. Il avait indiqué mardi qu’effectivement, les professeurs "exerçaient leur droit de retrait". Au début du mouvement, l'Education nationale avait fait savoir que seuls les deux premiers jours d'arrêt de travail à Chérioux seraient assimilés à un droit de retrait.

"D'après nos informations, le ministère considère qu'il y a droit de retrait pour le lendemain et le surlendemain de l'agression, mais pas ensuite", a dit jeudi Catherine Gourbier, chargée des questions juridiques à la fédération syndicale FSU. "Sauf que ce raisonnement est nul juridiquement, car un droit de retrait ça ne se démembre pas, sauf si un élément matériel nouveau fait cesser le danger", a-t-elle assuré.

Le 2 février, un lycéen de 14 ans a été blessé au couteau par sept personnes qui s'étaient introduites dans le lycée Adolphe-Chérioux. Au lendemain de cette agression, les enseignants ont exercé leur droit de retrait et ont exigé un doublement du nombre de surveillants. Pour le ministre Luc Chatel, ils étaient en grève.