Viol : "la honte doit changer de camps"

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Viol : "la honte doit changer de camps"

Interrogée par Europe 1, la militante féministe Clémentine Autain est revenue sur son manifeste contre le viol, lancé avec 313 femmes et publié dans le Nouvel Observateur de mercredi.

Selon la militante l'idée de ce manifeste est venue à la suite de l'affaire DSK, en mai 2011. "Nous avons eu envie que le couvercle ne se referme pas, parce qu'une parole s'est libérée. Il y a eu un déferlement de propos misogynes à l'époque, mais aussi des femmes qui ont commencé à parler. Quelque chose est sorti du tabou et s'est situé sur le terrain social et politique", commente-t-elle.

Mais Clémentine Autain compte aller plus loin dans le changement des mentalités. "Ce n'est que le début d'un combat qui doit être mené", insiste-t-elle. "La honte doit changer de camps. Il faut que les pouvoirs publics entendent notre crie d'alarme et soient capable d'accompagner personnel de justice, les professionnels de la police, de les former et de faire en sorte qu'il y ait un grand mouvement d'éducation populaire dans la société pour changer le regard sur le viol", estime la militante d'Osez le féminisme.

Cette dernière déplore que pour l'heure, il reste beaucoup de chemin à parcourir. "Seule une femme sur dix porte plainte. Ce silence, ce tabou, fait le jeu des violeurs. Et aussi, les femmes se sentent enfermées, culpabilisées. Et ces victimes sont enfermées dans un regard social qui contribue à leur traumatisme", dénonce la militante, elle-même victime de viol lorsqu'elle était étudiante.

Écoutez Clémentine Autain :