Viol de mineurs : 8 ans de prison pour un prof de volley

Une cour d'assises (phot d'illustration).
Une cour d'assises (phot d'illustration). © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
JUSTICE - Il comparaissait pour avoir violé et agressé sexuellement deux jeunes garçons qu'il encadrait entre 1999 et 2006, dans le Bas-Rhin.

Cette condamnation intervient alors que le milieu du tennis est ébranlé par une nouvelle affaire de viols sur mineurs. Un ancien professeur de volley-ball a été condamné mardi à huit ans d'emprisonnement par la cour d'assises du Bas-Rhin. Il comparaissait pour avoir violé et agressé sexuellement deux jeunes garçons qu'il encadrait. Le coach a été interdit "d'exercer toute activité professionnelle ou sociale le mettant en contact avec des mineurs", a indiqué la présidente de la cour à l'énoncé du verdict.

Il nie les faits. Les faits se sont déroulés entre 1999 et 2006. A cette époque, alors qu'il officiait dans une Maison des jeunes et de la culture, à Barenbach, dans le Bas-Rhin, le professeur est accusé d'avoir imposé des rapports sexuels à un garçon et pratiqué des attouchements à un autre. Les deux victimes étaient âgées de moins de 15 ans au moment des faits. Depuis le début de l'affaire, l'accusé, âgé de 44 ans, nie les viols et agressions sexuelles sur mineurs.

Des "bisous", des massages, puis des viols. Marié et père de famille, cet "excellent entraîneur" selon plusieurs témoins, organisait régulièrement des sorties à moto, ou à la piscine, seul avec ces jeunes. Il serait ainsi peu à peu parvenu à les séduire. La principale victime, un jeune homme aujourd'hui âgé de 22 ans, a donné des détails très précis à la barre, évoquant des "bisous", des massages, devenus des attouchements, des fellations et des sodomies. Il a corroboré ses accusations de deux détails physiques de l'anatomie intime de son agresseur. Tout comme un autre garçon, qui n'a pas porté plainte, le jeune homme passait régulièrement la nuit au domicile de son professeur, qui avait notamment pour habitude de l'inviter à venir jouer chez lui à des jeux vidéos.

Un "pédophile qui avance masqué". L'avocat général avait proposé une "peine sanction" de 11 à 12 années de réclusion car "il y a deux victimes avérées et peut-être d'autres". "Pour lui, les enfants, ce sont ses joueurs, ses objets, c'est lui le maître qui en dispose" a-t-il souligné dans son réquisitoire. Il a insisté sur le fait qu'il n'y avait "aucune motivation de vengeance" chez les victimes. "Vous l'avez abîmé ! Viol, c'est violence et la violence, ça laisse des traces", a lancé à l'accusé l'avocat de la victime, Me Renaud Bettcher. Pour lui l'ancien entraîneur est un "pédophile qui avance masqué" et "assouvissait son homosexualité sur les enfants".

Des "traits pervers" dans la personnalité de l'accusé. Lors d'une perquisition au domicile de l'accusé, les enquêteurs avaient découvert sur son ordinateur des fichiers provenant notamment de sites homosexuels et zoophiles, montrant entre autres des ébats entre des adultes et des jeunes garçons. "Aucune vidéo ou image à caractère pédo-pornographique n'a été retrouvée sur l'ordinateur de mon client", a souligné son avocate, Me Carole Krieger-Junger. Elle a relevé plusieurs "discordances" dans l'instruction et souligné "l'immaturité" de son client. Lors du procès, un expert a noté des "traits pervers" dans la personnalité de l'accusé, qui ne reconnaît pas "la limite entre l'adulte et l'enfant".

La femme de l'accusé "effondrée". "Justice a été faite. (...) ça sauve le calvaire que quelqu'un d'autre aurait pu subir", a déclaré la principale victime à l'énoncé de ce verdict. La femme de l'accusé, elle, s'est effondrée dans la salle d'audience.