Villepin "le poète" captive nos voisins européens

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La presse européenne trouve tous les ingrédients d’un bon polar dans le procès Clearstream et dépeint de Villepin sous des traits romantiques.

La presse européenne s’intéresse de près au début du procès Clearstream. Une affaire "captivante" souvent définie comme le "procès de la décennie" voire "le spectacle du siècle". Elle est présenté comme un véritable polar. "C’est une histoire de présidents et d’ennemis, de marchants d’armes et de pirates informatiques, d’ambitions déjouées et de vengeance politique qui se croisent au sommet du pouvoir français", peut-on lire dans le Globe and Mail.

"Grand, bel homme, poète et ancien premier ministre". Voilà comment le quotidien britannique The Independent brosse le portrait de Dominique de Villepin au premier jour du procès Clearstream. Des qualificatifs romantiques que l’on retrouve dans le reste de la presse européenne. D’autres titres mentionnent aussi ses origines aristocratiques et tous retiennent son discours "éloquent" à l’ONU en février 2003 dans lequel il s’opposait à l’invasion de l’Irak. Il est aussi l’auteur de "la déclaration du jour", selon El Mundo: "je suis ici par l'acharnement d'un homme".

Les qualificatifs flatteurs se font plus rares pour Nicolas Sarkozy. Les journaux voisins rappellent sa lutte de pouvoir avec Dominique de Villepin et le surnom que cet homme "flamboyant" lui a donné : "le nain". Ils ont également retenu la petite phrase qui lui est attribuée : "je retrouverai le salopard qui a monté cette affaire, et il finira pendu à un croc de boucher".

Outre ces aspects romanesques, nos voisins se penchent sur la lutte politique entre les deux hommes et aux répercussions que pourraient avoir le procès sur la carrière de Dominique de Villepin. Ils s’interrogent aussi sur l’indépendance de la justice, avec un président qui est aussi partie civile. Et pour ajouter à tension dramatique, ils rappellent que l’intrigue se joue dans la salle où fut jugée Marie-Antoinette.

Le quotidien belgeLe Soir s’intéresse lui à Jacques Chirac, "qui ne suivra l’affaire qu’à la télé, cela changera des combats de sumo qu’il affectionne". Le journal qualifie l’affaire de "machination grotesque, devenue scandale retentissant", et s’interroge sur l’absence de l’ancien président.

Le Temps est le seul à rappeler le travail de la police helvète. "Le rôle des services suisses sera sans doute mentionné à l’audience. C’est grâce à la Police fédérale que le général Rondot a compris, dès avril 2004, que les comptes helvétiques mentionnés dans les listings n’existaient pas."