Villepin: "Je n'ai jamais eu" les listings "entre les mains"

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L'ex-premier ministre, entendu pour la première fois mardi, s'est défendu d'avoir eu même connaissance des listings Clearstream.

Dominique de Villepin a réaffirmé mardi devant le juge qu'il n'avait jamais "eu entre les mains" les faux listings de la société financière Clearstream. "Je n'ai jamais eu connaissance de ces listings et je ne les ai jamais eus entre les mains", a-t-il dit à la barre du tribunal correctionnel, au cinquième jour du procès.Il répondait alors à une question du président Dominique Pauthe, qui lui demandait s'il connaissait Gilbert Flam, un magistrat cité dans les listings et partie civile au procès.

L'ancien Premier ministre est notamment poursuivi pour "complicité de dénonciation calomnieuse" et "complicité de faux", dans cette affaire où Nicolas Sarkozy est partie civile.C'est la première fois qu'il s'exprimait sur les faits depuis le début du procès.Mais son audition n'est prévu que mercredi.

La manipulation a consisté en la diffusion de faux listings de comptes bancaires imputant à des centaines de personnalités, dont Nicolas Sarkozy, la possession d'argent sale. Et il est reproché à Dominique de Villepin d'avoir laissé faire la manipulation en 2004 selon le parquet, voire d'en avoir été l'instigateur, selon les conclusions des juges d'instruction d'Huy et Pons.

Gilbert Flam était soupçonné d'avoir fait mener une enquête au Japon en 2000-2001, lorsque Dominique de Villepin était secrétaire général de l'Elysée, sur un supposé compte bancaire secret qu'y aurait détenu Jacques Chirac. Pour l'accusation, la présence de son nom sur les faux listings conduit à soupçonner Dominique de Villepin. Pour la défense de ce dernier, c'est pour chercher à stimuler son intérêt qu'on a utilisé le nom de Gilbert Flam, mais Dominique de Villepin n'est pour rien dans la manipulation.

Gilbert Flam a indiqué à la barre qu'il soupçonnait Imad Lahoud d'être l'auteur du faux, mais il aussi a mis en cause l'ancien premier ministre, coupable selon lui de s'être abstenu de dénoncer la manoeuvre alors qu'il en avait connaissance.