Var : des trafiquants remis en liberté

Trois trafiquants de drogue présumés ont échappé à un jugement en comparution immédiate.
Trois trafiquants de drogue présumés ont échappé à un jugement en comparution immédiate. © MAXPPP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Trois individus soupçonnés de trafic de drogue sont passés entre les mailles du filet de la justice.

Trois trafiquants de drogue interpellés en début de semaine, qui n'avaient pas pu être jugés en comparution immédiate pour cause d'audience tardive, ont été remis en liberté à Draguignan (Var) sur décision du juge des libertés et de la détention. Ils aavient été arrêtés alors qu'il circulaient sur l'A8 à Fréjus, au niveau du péage du Capitou, en possession de 1,3 kg de cocaïne.

Une question de priorités

Les trois "mules" ont été déférées devant le parquet jeudi pour "transport et détention de stupéfiants" et devaient passer en comparution immédiate. Or, ce jour-là était instruit un important dossier d'homicide involontaire. Par conséquent, les magistrats n'ont eu le temps que de traiter une seule comparution immédiate.

L'audience, qui "était normalement calibrée", a donc été suspendue à 20H45, conformément "à la circulaire Lebranchu qui recommande de ne pas dépasser six heures d'audience", a confié la procureur de la République de Draguignan, Danielle Drouy-Ayral. Le parquet a alors demandé au juge des libertés et de la détention (JLD) un débat différé de 24 heures avec mandat de dépôt, réquisitions qui n'ont pas été suivies: les trafiquants de drogue ont été remis en liberté et convoqués à une date ultérieure. La décision du JLD n'est pas susceptible d'appel, a précisé la procureur.

Les policiers grondent

Le syndicat de police Synergie a dénoncé un "dysfonctionnement de la justice" qui "provoque la colère et l'incompréhension des policiers". "Il y a rupture de la chaîne pénale", fait valoir le syndicat. "C'est incompréhensible s'agissant d'une telle affaire qui est grave". Le monde judiciaire, qui a mené un mouvement de contestation inédit après avoir été mis en cause dans l'affaire Laetitia, a appelé à poursuivre la mobilisation sous d'autres formes, notamment en respectant à la lettre la circulaire "Lebranchu" qui limite la durée des audiences.