Valentin : des accusés irresponsables ?

Le procès du couple suspecté de l'assassinat de Valentin s'est ouvert lundi aux assises de l'Ain.
Le procès du couple suspecté de l'assassinat de Valentin s'est ouvert lundi aux assises de l'Ain. © MaxPPP
  • Copié
BP avec Fabienne Le Moal, envoyée spéciale à Bourg-en-Bresse, et AFP , modifié à
Stéphane Moitoiret et sa compagne comparaissent depuis lundi pour le meurtre du garçon.

Un couple de marginaux comparaît depuis lundi matin aux assises de l'Ain, à Bourg-en-Bresse, pour l'assassinat de Valentin, 10 ans, en juillet 2008 à Lagnieu. Stéphane Moitoiret est suspecté d'avoir tué le garçon de 44 coups de couteaux, sorti un soir faire du vélo. Il aurait été inspiré par Noëlla Hégo, sa compagne, qui comparaît à ses côtés.

L'état psychologique des deux accusés a donné lieu à une véritable bataille d'experts qui devrait continuer devant le tribunal vendredi et lundi. Moitoiret, qui avait avoué le meurtre à sa compagne, niait toutefois devant les enquêteurs en être l'auteur, imputant un "sosie charnel".

Complètement hagards

Lundi matin, Stéphane Moitoiret et Noëlla Hégo sont apparus dans le box complètement hagards, presque absents. Le couple n'a manifesté aucune réaction à la lecture des faits qui leur sont reprochés.

Stéphane Moitoiret, coupe au bol, visage bouffi par les médicaments a peiné à décliner son identité. Les deux accusés, surveillés de près par les policiers d'élite du GIPN cagoulés, n'ont pu échanger un seul regard, l'un vers l'autre.

"Irresponsable pénalement"

Une dizaine d'experts ont examiné Stéphane Moitoiret. Si tous s'accordent sur sa "psychose", ils divergent sur sa responsabilité pénale, point essentiel du procès.

Quatre d'entre eux ont en effet conclu à l'"abolition totale" de son discernement, entraînant une "irresponsabilité pénale" empêchant toute condamnation. Lundi après-midi, la mère de Stéphane Moitoiret doit témoigner en ce sens.

C'est ce que réclame son avocat, Me Franck Berton, qui veut voir son client en hôpital psychiatrique, et non en prison. " Il faut rassurer tout le monde, il ne va pas sortir demain en liberté. C'est quelqu'un qui est aliéné, qui est irresponsable pénalement, mais pas psychiatriquement".

"Ils ne sont pas fous"

La mère de Valentin, seul membre de la famille présent, se range du côté des six autres experts, qui n'ont repéré chez l'accusé qu'une "altération" de son discernement. Elle souhaite qu'il aille en prison.

"J'attends qu'ils soient condamnés. C'est important, il faut que Valentin soit honoré. Ils ne sont pas fous, il faut qu'ils soient jugés comme de vrais criminels", a-t-elle expliqué au micro d'Europe 1. "On est confiant, on croit en la Justice", a ajouté la mère toujours au bord des larmes.