Une greffe compromise par une grève

Cette patiente est inscrite sur liste d’attente d’une greffe de cœur et elle venait d'apprendre qu'un donneur avait été trouvé à l’hôpital de Metz.
Cette patiente est inscrite sur liste d’attente d’une greffe de cœur et elle venait d'apprendre qu'un donneur avait été trouvé à l’hôpital de Metz. © MAXPPP
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avec Laure Dautriche , modifié à
Une femme de 50 ans a dû retarder sa greffe à cause de la grève des contrôleurs aériens.

La grève est très mal tombée pour elle. La semaine dernière, une Nazairienne d’une cinquantaine d’années n'a pu recevoir la greffe de cœur qu'elle attendait à cause de la grève des contrôleurs aériens.

Quelques heures plus tôt, elle avait pourtant été convoquée en urgence au centre hospitalier de Nantes. Cette patiente est inscrite sur liste d’attente d’une greffe de cœur et elle venait d'apprendre qu'un donneur avait été trouvé à l’hôpital de Metz, comme le relate mardi Presse Océan.

L'avion fait demi-tour

Très rapidement, un avion a décollé de l’aéroport Nantes-Atlantique avec une équipe chirurgicale à bord. Mais à cause du mouvement social qui a touché toute la France, l’engin n'a jamais pu se poser à Metz où se trouvait le cœur.

Car le délai pour ce genre d'intervention est très court : environ quatre heures entre le moment du prélèvement et celui de la remise en route du cœur. Du coup, le temps pressait et l'avion, censé ramener la greffe, a du finalement faire demi-tour à destination de Nantes.

Le contrôle aérien dément avoir été prévenu

Pourquoi l'aéroport n'a-t-il alors pas exceptionnellement rouvert ? Normalement en cas de grève entraînant la fermeture d’un aéroport, s’il n’y a personne de garde sur place, il existe une astreinte qui vit juste en face de l'aéroport de Metz afin qu'une urgence sanitaire puisse être assurée. Mais il semble que cet appel n'ait jamais abouti. Pourtant, selon L'Est Républicain, la compagnie affrétée aurait fait le nécessaire pour prévenir l'équipe médicale du receveur de cette grève deux heures avant le décollage, afin qu'elle puisse demander la réouverture de l'aéroport.

Mais le contrôle aérien local affirme, toujours dans L'Est Républicain, n'avoir pas été avisé de l'arrivée de cet avion. "On n'a pas du tout été mis au courant de cette affaire. On l'a appris par l'intermédiaire du journal. Nous, contrôleurs aériens, on n'a jamais refusé d'ouvrir cet aéroport pour accueillir les appareils. On connaît les priorités dans notre métier. Evidemment, on l'aurait accueilli et on aurait suspendu la grève. On aurait tout mis en œuvre pour que ça se déroule comme il faut",  a assuré Dany Etienne, contrôleur aérien et délégué CGT au micro d'Europe 1.

L'avion est rentré par précaution

Le Samu départemental aurait, de son côté, préconisé de dérouter l'avion vers l'aéroport de Nancy-Essay mais visiblement la distance était trop longue et les délais liés au prélèvement de l'organe, trop courts. L'équipe médicale, par crainte de perdre la greffe, aurait donc rapidement renoncé au projet.

Les contrôleurs aériens réclament désormais qu'une enquête soit ouverte pour comprendre les raisons de l'échec de ce coup de fil.