Une commune française touche le jackpot

Ambilly, en Haute-Savoie, va vendre des terrains communaux à ses voisins suisses pour 110 millions d'euros.
Ambilly, en Haute-Savoie, va vendre des terrains communaux à ses voisins suisses pour 110 millions d'euros. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Ambilly, en Haute-Savoie, va vendre des terrains communaux à la Suisse pour 110 millions d'euros.

Les hasards de l'histoire font parfois bien les choses. La commune d'Ambilly, en Haute-Savoie, va toucher le jackpot en vendant et en louant des terrains communaux qu'elle possède en Suisse, à seulement quelques kilomètres. La mairie va en tirer l'équivalent de 20 ans de son budget.

Des terrains perdus par Napoléon

Située dans la banlieue d'Annemasse, cette commune de 6.000 habitants avait vu une partie de son territoire passer du côté suisse de la frontière après la défaite de Napoléon à Waterloo en 1815. Les terres communales avaient alors continué à être exploitées par les Ambilliens, qui traversaient chaque jour la frontière.

"C'étaient les terres maraîchères de la commune, une sorte de communisme avant l'heure. Elles étaient cultivables par tous les habitants qui voulaient les cultiver", raconte Guillaume Mathelier, le maire d'Ambilly. Au fil du temps, les terres ont été de moins en moins exploitées : un seul agriculteur y fait actuellement pousser du maïs.

20 ans de budget grâce à 20 hectares

La commune a donc vendu 70% de ces 20 hectares et reste propriétaire des 30% restants qu'elle loue à des promoteurs immobiliers suisses. L'opération doit rapporter 110 millions d'euros au total à la commune. "C'est 20 ans de budget", a expliqué Guillaume Mathelier. "Cela donne l'impression qu'on a touché le jackpot mais ce n'est pas de l'argent issu du hasard. C'est l'histoire de la commune", a-t-il ajouté.

La commune a déjà touché 3 millions de francs suisses (2,5 millions d'euros) de la vente et doit recevoir le reste des versements d'ici à 2025. La location des terres devrait en outre lui assurer une "rente de superficie" comprise entre 500.000 et 1 million d'euros par an, selon le maire.