Une centaines de membres de la communauté comorienne à Marseille ont contraint mercredi à la mi-journée deux agences de voyage du centre-ville qui vendent des billets de la compagnie Yemenia à fermer. "Nous allons faire fermer toutes les agences qui vendent des billets de Yemenia, tant que l'enquête n'est pas faite", a assuré Mohamed Moussa, animateur de radio gazelle présent sur les lieux.
"On veut que Yemenia nous mette dans des avions décents pour transporter les gens directement jusqu'aux Comores pour le deuil", a expliqué l'une des manifestantes."Nous sommes très remontés face au silence méprisant de Nicolas Sarkozy", a ajouté Nassurdine Haydari, adjoint socialiste au maire du 1er secteur de Marseille, d'origine comorienne.
Dans la matinée, un avion de la compagnie Yemenia avait été la cible de la colère d'une cinquantaine de jeunes Français d'origine comorienne et des Comoriens. Une cinquantaine de personnes ont perturbé l'embarquement du vol IY749, à destination de Sanaa, dont le départ, prévu à 8h55, a finalement eu lieu à 9h19. Un changement d'appareil doit avoir lieu au Yemen, la compagnie devant transférer les passagers à destination des Comores à bord d'un avion A-310, le même modèle que celui qui s'est écrasé la veille.
Mardi soir, lors d'une réunion entre membres de la communauté, "les jeunes ont proposé de bloquer les vols de Yemenia pour protester contre les conditions déplorables dans lesquelles ils nous font voyager une fois hors de l'espace européen" raconte Bacar Soilihi, Français d'origine comorienne et collaborateur du député PS de Seine-Saint-Denis Daniel Goldberg. "Pour eux, c'était le seul moyen de se faire entendre."