Un squat évacué à coups de barres de fer

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Marion Sauveur et Julien Pearce , modifié à
VIDEO - Un propriétaire a utilisé des méthodes musclées pour tenter de déloger des squatteurs.

Un heureux propriétaire a tenté de déloger, avec la manière forte des personnes qui squattaient une maison de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, qu’il venait d’acquérir à peine une semaine auparavant. Il a débarqué samedi dernier avec un groupe de casseurs encagoulés et armés de barres de fer pour faire peur aux occupants, pour la plupart des militants du droit au logement. Non sans faire des dégâts.

Le lendemain, dimanche, le groupe armé a récidivé à deux reprises. Après avoir détruit du mobilier le samedi, les jeunes s’en sont pris plus violemment à l’ensemble de la maison mitoyenne. En deux heures, elle a été méthodiquement saccagée. Les casseurs s’en sont pris au compteur électrique, mais aussi aux portes-fenêtres et au reste des meubles.

La dernière attaque a été filmée par des voisins :

Sur son blog, Bruno Saunier a décrit une "scène hallucinante". L’enseignant et conseiller municipal non inscrit de gauche a assisté à la dernière arrivée du commando alors qu’il était en train de discuter sur place.

Les agresseurs "ont gazé un certain nombre de personnes" :

Pas d'intervention de la police

Une scène qui a choqué les voisins, d'autant que les policiers, qu'ils ont appelés, ne sont pas intervenus. "La police a regardé faire, mais n'est jamais intervenue. On ne comprend pas", raconte sur Europe 1 Michel, un voisin. D'après ce qu'il a pu entendre, les policiers "avaient des instructions. Ils étaient au courant mais ils ne souhaitaient pas intervenir". Faux, répond la police. Si les agents ne sont pas intervenus, c'est parce qu'il n'y avait pas de plainte : les seules dégradations constatées ne sont que matérielles et organisées par le propriétaire lui-même contre son propre bien. Rien qui ne justifiait une intervention aux yeux des policiers.

Au lendemain de l’agression, la maire de Montreuil, Dominique Voynet, s’est dite très "choquée" par ce lynchage. Elle aurait adressé une lettre au propriétaire, indiquant qu’elle engageait "une procédure conservatoire à (son) encontre pour trouble manifeste à l’ordre public".

Le squat a toujours été toléré par l’ancien propriétaire des lieux et la municipalité.