Un proche de Mercier proposé comme procureur

Le garde des Sceaux, Michel Mercier, a proposé la candidature de son directeur de cabinet, François Molins, au poste de procureur de Paris
Le garde des Sceaux, Michel Mercier, a proposé la candidature de son directeur de cabinet, François Molins, au poste de procureur de Paris © MaxPPP
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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
Le garde des Sceaux veut placer un de ses proches au poste stratégique de procureur de Paris.

Les magistrats y voient "un signal très inquiétant de verrouillage" des affaires sensibles. La volonté du garde des Sceaux, Michel Mercier, de proposer la candidature de son directeur de cabinet, François Molins, au poste de procureur de Paris, suscite de nombreuses critiques. Pour les magistrats, il s'agit d'une décision "éminemment politique".

"Ses décisions ne manqueront pas d'être suspectées"

"Si le ministre veut nommer son plus proche collaborateur à la tête du plus gros parquet de France où sont traitées des affaires hyper-sensibles, ça me pose un problème, et je pense que ses décisions ne manqueront pas d'être suspectées", s'insurge Matthieu Bonduelle, du syndicat de la magistrature, au micro d'Europe 1."On a le sentiment que le pouvoir place ses hommes à quelques mois de l'élection présidentielle", ajoute-t-il.

La candidature de François Molins au poste de procureur de la République de Paris s'inscrit dans un projet de mouvement plus global de près de 300 magistrats. "Les qualités de l'homme ne sont pas en cause. Ce qui l'est, en revanche, c'est sa proximité avec le pouvoir exécutif, objectivée par les fonctions de numéro un du cabinet du ministre de la Justice", a écrit dans un communiqué le Syndicat de la Magistrature.

Le poste le plus exposé de la magistrature

François Molins, 58 ans, est depuis juin 2009 directeur de cabinet du garde des Sceaux, d'abord de Michèle Alliot-Marie (2009-2010) puis de Michel Mercier (depuis novembre 2010). Il a effectué l'essentiel de sa carrière au sein ou à la tête de plusieurs parquets de France, notamment à Bobigny.

Le poste de procureur de la République à Paris, sans doute le plus exposé de la magistrature, était vacant depuis le 16 septembre, date à laquelle son dernier occupant, Jean-Claude Marin, a été installé comme procureur général près la Cour de cassation.