Un prêtre mis en examen pour proxénétisme aggravé

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Un prêtre de Metz est poursuivi pour avoir servi d’intermédiaire entre une prostituée et un "salon de massage" qu’il fréquentait.

Un prêtre du diocèse de Metz aurait servi d’intermédiaire à une jeune prostituée. L'homme, âgé d’une cinquantaine d’années, a été mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée", a-t-on appris mardi.

Le prêtre a été identifié par les enquêteurs lors d’écoutes téléphoniques. Il a appelé à deux reprises un "salon de massage" dont il était occasionnellement client à Talange, en Moselle, pour proposer à l’établissement d’accueillir une jeune prostituée rencontrée dans un hôtel, et qui lui avait fait part de son envie de "travailler dans un cadre plus structuré", selon l’avocat du prévenu, maître Alain Behr. "Malheureusement, ajoute l’avocat, le simple fait d'aider une prostituée ou de la mettre en contact est constitutif de l'incrimination de proxénétisme."

Le religieux a aussitôt été démis de ses fonctions par l'évêché de Metz. La Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Nancy, qui instruit depuis six mois cette affaire de proxénétisme en Lorraine, en Belgique, au Luxembourg et à Paris, a placé lundi le prêtre sous contrôle judiciaire avec l'obligation de se soigner. La JIRS n'a pas suivi les réquisitions du parquet, qui avait réclamé à l'encontre du prêtre une interdiction de séjour en Moselle et l'obligation de séjourner dans une enceinte religieuse.

Maître Behr se dit persuadé que son client sera finalement relaxé "car il n'a retiré aucun profit dans cette affaire. Il n'avait aucune intention délictuelle et a seulement été victime de sa naïveté et de son souci de rendre service à une jeune femme en plein désarroi." L’avocat va contester l'incrimination de proxénétisme aggravé, parce qu'elle est "beaucoup trop large et trop vague".