Un policier jugé pour viol aux assises

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Europe1.fr (avec Nathalie Chevance) , modifié à
Il comparait depuis lundi pour viols et agressions sexuelles aggravées sur cinq jeunes femmes.

Philippe Brasard, 36 ans, officier de police judiciaire à la Brigade de répression des atteintes aux biens à Marseille, comparait depuis lundi devant les assises d’Aix-en-Provence pour "viol et agressions sexuelles commis par une personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction", ainsi que pour "corruption passive". Des faits passibles de 20 ans de réclusion.

Au premier jour de son procès, l'accusé a d'abord haussé les sourcils, soupiré ou secoué la tête en signe de dénégation, à l'écoute de l'acte d'accusation énumérant le crime et les délits qui lui sont imputés

"Il avait le pantalon baissé"

Des faits commis pendant des gardes à vue et révélés en juillet 2008 après qu’une des jeunes femmes, Marine, ait déposé plainte. Entendue dans une affaire d’escroquerie, l’officier lui conseille d’être "gentille" pour passer l’éponge. Elle se retrouve à pratiquer une fellation dans les toilettes de l'hôtel de police. Quelques jours plus tard, elle décide de porter plainte. Le scandale éclate.

Quatre autres jeunes femmes accusent le policier d'attouchements sexuels. "Il a essayé de me forcer aux toilettes. Il avait le pantalon baissé, et il m'a dit clairement si tu ne me fais pas une fellation, tu vas aux Baumettes, si tu me la fais, tu rentres chez toi?", raconte Anissa.

Révoqué de la police

Révoqué de la police en avril 2009, l'accusé affirme qu'il y a bien eu une fellation avec la victime mais que celle-ci était consentie. "Je trouvais cette fille très, très sympa, j'étais quasiment sous son charme, les rôles de policier et de gardée à vue se sont effacés", a t-il expliqué à la barre.

Les faits se seraient déroulés pour quatre des cinq jeunes femmes au cours de l'été 2008, tandis que la dernière aurait subi des attouchements sexuels en 2005. Les autres victimes affirment que le policier leur a proposé de se montrer compréhensif en échange de services sexuels (une attitude assimilable à de la corruption passive) ou qu'il a pratiqué des attouchements (agression sexuelle).

Le verdict est attendu mercredi.