Trois ans ferme pour avoir empoisonné son "grand amour" à l'arsenic

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Un sexagénaire a été condamné dans la nuit de jeudi à vendredi à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, par le tribunal correctionnel de Créteil pour avoir empoisonné à l'arsenic son "grand amour", une femme qu'il connaissait depuis l'enfance et aimait sans retour.

Un sexagénaire a été condamné à trois ans ferme de prison et deux avec sursis, vendredi par le tribunal de Créteil. Il a été reconnu coupable de l'empoisonnement à l'arsenic de celle qu'il considérait comme son "grand amour".

Cet homme décrit unanimement comme "gentil, honnête, travailleur, serviable" avait mis en juillet 2006 de l'arsenic dans un pot de confiture au domicile de son amie, une infirmière de 59 ans, point d'orgue d'une longue liste de dégradations et de lettres anonymes menaçantes. Autant d'actes qui étaient, a-t-il affirmé, une façon de "se rendre indispensable" auprès de celle qui a gardé de graves séquelles de cet empoisonnement.

Pour le prévenu, employé dans un garage et marié, la victime, qu'il connaissait depuis 50 ans, était "son amie" mais aussi son "grand amour", non partagé, même si tous deux avaient eu une liaison entre 2000 et 2005. Parallèlement à leur amitié, à tous les services qu'il rendait à cette femme habitant à Villiers-sur-Marne, le sexagénaire avait commencé en 2003 à dégrader les pneus de sa voiture, lui donner des coups de fil anonymes et à lui envoyer des lettres, anonymes elles aussi, mentionnant des liaisons et la menaçant de mort. L'infirmière avait fini par porter plainte en janvier 2006. Mais elle soupçonnait alors l'une de ses voisines, une octogénaire, d'être le corbeau. La vérité n'avait été découverte qu'en avril 2008 à la faveur d'écoutes téléphoniques.

L'arsenic, trouvé dans un flacon estampillé 1847 dans la cave de son père, était "un moyen de l'incommoder sans la tuer", a affirmé le prévenu, qui avait pensé qu'un produit aussi ancien ne pouvait pas garder sa toxicité. "C'était pour qu'elle fasse appel à moi". Quand l'infirmière était tombée malade, il lui avait à nouveau envoyé des lettres anonymes, mentionnant le produit, pour "la sauver", a plaidé son avocat, Me Pascal Gennetay.