Toussaint : des contents et des déçus

Le ministre de l'Education nationale plaide pour quatre jours de congés en plus lors des vacances de la Toussaint. La FCPE est pour. Les professionnels du tourisme s'y opposent.
Le ministre de l'Education nationale plaide pour quatre jours de congés en plus lors des vacances de la Toussaint. La FCPE est pour. Les professionnels du tourisme s'y opposent. © Maxppp
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Baptiste Cordier et Mathieu Charrier avec Marion Sauveur , modifié à
La FCPE se félicite du rallongement des vacances de la Toussaint. Dans le tourisme, on s'inquiète.

Pour deux semaines de vacances à la Toussaint, la FCPE signe sans hésiter. Le président de la principale fédération de parents d'élèves applaudit jeudi matin sur Europe 1 la mesure envisagée à partir de la rentrée de septembre par le ministre de l'Education nationale. Mais d'autres voix se sont fait entendre pour, au contraire, critiquer la mesure.

"Moins de deux semaines, pas suffisant"

"Ça permet d’avoir deux semaines complètes qui coupent ce grand premier trimestre", résume le président de la FCPE Jean-Jacques Hazan. Car, explique-t-il, "dès début décembre, les enfants sont trop fatigués parce qu’ils n’ont pas vraiment pu se ressourcer, se reposer et recharger les batteries pendant ce temps - qui est trop court aujourd’hui - d’une semaine et demie. (...) Moins de deux semaines de congés, on savait que ce n'était pas suffisant". "Par ailleurs, ce n’est franchement pas le plus pratique pour les gens", juge le président de la FCPE.

C'est "une proposition qui va dans le bon sens", juge par ailleurs le Syndicat des Enseignants du Primaire (SNUIPP), Sébastien Sihr. Sur Europe 1, il a estimé qu'"elle répare une anomalie d’une année scolaire qui est déséquilibrée puisqu’elle ne permet pas une réelle alternance de sept semaines de classes et deux semaines pleines de vacances qui permet aux enfants de récupérer" et dont l'ensemble du secteur scolaire s'accorde.

"Une décision précipitée"

La Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public, traditionnellement marquée plus à droite, est sur une ligne différente. La présidente de la PEEP, Valérie Marty, juge sur Europe 1 cette décision "un petit peu précipitée, d’autant plus qu’on ne sait pas où et quand on va rattraper ces jours. Parce que c’est bien de donner ces jours de vacances, mais il faut dire quand est-ce qu'on va les rattraper".

Valérie Marty assure que "les parents sont un petit peu perdu. Ils ne comprennent pas très bien, car le ministre avait indiqué qu’il y avait trop de vacances et là on leur en rajoute". Et de conclure : "il y a beaucoup d’incompréhension".

Des vacances d'été réduites ?

Le son de cloche est totalement différent du côté des professionnels du tourisme. Ils se disent inquiets de cette proposition de Vincent Peillon. La raison ? Ils craignent, à l’image de Georges Colson, président du Syndicat national des agences de voyages (SNAV), qu’en contrepartie de cette mesure les vacances d'été soient réduites.

"On va raccourcir la saison d’été et on va se retrouver avec une concentration des départs", déplore-t-il. "L’offre ne sera pas aussi accessible, les prix vont augmenter et c’est un frein pour l’ouverture des vacances à un plus grand nombre de gens possible", assure Georges Colson. Et d'ajouter : "on est un peu surpris de la rapidité des 'je coupe', ce n’était pas tout à fait ce qu’on avait demandé".