Taxe apprentissage : les professionnels inquiets

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avec AFP

Dix-neuf groupements d'entreprises formulent mercredi des propositions communes pour "défendre la coopération" écoles-entreprises, affirmant que la réforme de la taxe d'apprentissage annoncée pour la fin d'année les privera de moyens pour promouvoir l'enseignement professionnel. Dans un Livre Blanc, ces organismes "alertent les pouvoirs publics et les parlementaires sur les conséquences d'une éventuelle remise en cause des moyens financiers qui leur sont aujourd'hui affectés". Issus de divers secteurs (transports, commerce de gros, aéronautique, chimie, bureaux d'étude, etc.) et prétendant représenter 300.000 entreprises, ils défendent la nécessité de pouvoir continuer à utiliser une partie de la taxe d'apprentissage à "mettre en valeur l'enseignement professionnel et ses débouchés" et d'"assurer l'adéquation des diplômes aux besoins du monde économique".

Le gouvernement a engagé en septembre une concertation pour réformer d'ici fin 2013 le financement très dispersé de l'apprentissage avec l'objectif que la taxe collectée auprès des entreprises aille "davantage" aux formations d'apprentis. En effet, sur 2 milliards d'euros, seuls 62% vont réellement à l'apprentissage, une part des fonds (45%) pouvant être librement affectée à toutes sortes d'établissements (écoles professionnelles, technologiques ou établissements du supérieur) ou à des actions de promotion des filières professionnelles. Si les organisations professionnelles de branches n'étaient plus à l'avenir habilitées à collecter la taxe, cela se ferait "au détriment des 100.000 élèves, étudiants et apprentis que nous soutenons chaque année", estiment les signataires. Selon Hugues Pouzin, directeur général de la Confédération française du commerce de gros (CGI), les 19 organismes collectent 332 millions d'euros et consacrent chaque année "entre 7 et 15%" des fonds à "soutenir la valorisation des métiers ou des écoles qui ne sont pas des centres d'apprentis".  Leur action, "qui fait l'objet de conventions avec l'Education nationale et l'enseignement supérieur", consiste aussi à "adapter les diplômes et formation" et à "améliorer les relations écoles-entreprises", précise-t-il à l'AFP. "Nos actions permettent de former des jeunes sur des métiers et secteurs qui embauchent", fait valoir M. Pouzin. Les organisations réclament notamment de pouvoir continuer d'affecter librement des fonds "pour tous les niveaux d'enseignement", de renforcer les liens avec les services d'orientation, ainsi que les régions, et de mener des actions spécifiques contre le décrochage scolaire.