Tanja : un SOS resté sans réponse

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avec Emmanuel Renard , modifié à
- Le maire de Fontenay avait écrit au préfet pour l'alerter sur le cas de la jeune femme.

Le 23 octobre 2009 Tanja, dossier sous le bras, s’était présentée devant le maire de Fontenay-sous-Bois. La jeune femme, assassinée mardi par son ex-compagnon, avait montré à l’édile les multiples mains courantes qu'elle avait déposé à la police. Son souhait, disait-elle, était de quitter la ville.

Convaincu, Jean-François Voguet avait alors décidé d’écrire le 26 novembre 2009 au préfet du Val-de-Marne.Dans cette lettre, qu’Europe 1 a pu se procurer, le maire demandait au destinataire, "un examen bienveillant, en urgence", du dossier, "au regard de la détresse de cette femme et de la précarité de sa situation". Jean-François Voguet avait joint au courrier "l’ensemble des pièces juridiques, mains courantes témoignages… qui parlent d’eux-mêmes", peut-on encore lire dans le document.

Préserver "sa vie, son fils, sa famille"

"Aujourd’hui, madame Pozgaj Tanja se bat quotidiennement pour garder une dignité plus que mise à mal et protéger son enfant, ayant reçu des menaces de mort par son ex-mari", écrivait encore le maire de Fontenay-sous-Bois. "Cette jeune femme cherche donc une solution de logement sur l’ensemble du département, en dehors de Fontenay, préservant ainsi sa vie, son fils et sa famille." Jamais la préfecture ne répondra à cette demande.

La semaine dernière, Tanja était retournée voir le maire, pour réitérer sa demande. Entretemps, son ex-compagnon a été condamné et avait reçu l’interdiction de l’approcher. Mais les menaces, elles, avaient bel et bien continué. Quand la jeune femme a été tuée, le maire de Fontenay-sous-Bois s’apprêtait à écrire à nouveau à la préfecture, pour qu’elle sorte enfin de son mutisme.