TVA : le casse-tête des boulangers

Les boulangers vont être contraints d'appliquer troix taux différents de TVA à partir de dimanche.
Les boulangers vont être contraints d'appliquer troix taux différents de TVA à partir de dimanche. © MAXPPP
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Marion Sauveur et Carole Ferry , modifié à
Avec la mise en place de la nouvelle TVA à 7%, ils vont jongler avec trois taxes différentes.

La mise en place du nouveau taux de TVA à 7% s’annonce délicate dans les boulangeries-pâtisseries. A partir du 1er janvier, les boulangers devront appliquer trois taux de taxes différents en fonction des produits qu’ils vendent.

5,5%, 7% et 19,6%

Pour une baguette, considérée comme un produit de première nécessité, les clients devront s’acquitter d’une TVA à 5,5%. Pour un sandwich, de la nourriture à emporter, il faudra reverser à l’Etat 7% car ce produit de restauration subi la hausse de la TVA. Et pour une boîte de chocolat ou tout autre produit de confiserie, ce sera une TVA applicable à 19,6%, comme c'est d'ores et déjà le cas aujourd'hui.

Problème : la liste exacte des produits concernés ne leur a pas été transmise. "Il va falloir tout remettre à plat et diviser toutes les sortes de produits", déplore au micro d’Europe 1 Bruno, boulanger-pâtissier dans le 18e arrondissement parisien. Et d’estimer que ce sera "très difficile à gérer".

"Ça va être un vrai bordel au niveau de la comptabilité" :

"Nous sommes totalement perdus. En terme de complexité, je crois qu’on ne peut pas mieux faire", résume sur Europe 1 Jean-Pierre Crouzet, le président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française. "Pourtant ce n’est pas faute de l’avoir dit aux services de Valérie Pécresse", la ministre du Budget.

Vers une hausse des prix à la caisse ?

Au-delà de ces difficultés auxquelles devront faire face les boulangers, la mise en place de cette nouvelle taxe risque, pour les clients cette fois, d'être répercutée sur les prix à la caisse. Pour Jean-Pierre Crouzet, la répercussion de la hausse de la TVA est même inévitable.

Pas si sûr. Bruno, boulanger-pâtissier, affirme qu’il ne va pas augmenter les prix, concurrence oblige. La boulangerie voisine ne devrait pas non plus faire grimper le tarif de ses sandwichs. "J’ai augmenté il y a peu de temps. On est quand même en période de crise, donc on ne peut pas se permettre d’augmenter tout le temps", assure sur Europe 1 Valérie, la propriétaire. Une attitude contraire à celle d’un autre boulanger parisien, qui explique ne pas avoir le choix : "les clients vont râler encore parce qu’on augmente les prix. Il faut subir mais c’est tout".

Reste que d’après les calculs des boulangers, les sandwichs devraient coûter 5 centimes d’euros en plus.