Sous la réserve parlementaire, le "clientélisme"

"Je crois que cette réserve parlementaire est une pratique entachée de clientélisme", dénonce Hervé Lebreton, président de l'association pour une démocratie directe.
"Je crois que cette réserve parlementaire est une pratique entachée de clientélisme", dénonce Hervé Lebreton, président de l'association pour une démocratie directe. © MaxPPP
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Frédéric Frangeul , modifié à
INTERVIEW E1 - Hervé Lebreton, qui a rendu publique l’attribution des dotations, dénonce un système.

Des dotations conséquentes. "Notre but, avec l'Association pour une démocratie directe, est de prouver que le citoyens ont la possibilité d'agir", explique Hervé Lebreton, le président de cette association. Force est de constater que ce professeur de mathématiques a atteint une partie de son objectif en obtenant mardi du ministère de l’Intérieur le détail des subventions obtenues par les parlementaires en 2011, pour un montant total de 150 millions d’euros. 

Désormais publiques depuis le 1er janvier,  la ventilation de ces réserves parlementaires, distribuées par les ministres de l’Intérieur et du Budget aux députés et sénateurs, étaient auparavant utilisées à discrétion par les  parlementaires, pour financer des projets dans leurs circonscriptions.

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Un système opaque. Pour Hervé Lebreton, son action met en lumière une certaine opacité du système des réserves parlementaires. "Il a quand même fallu attendre deux ans et demi pour avoir une décision du tribunal administratif et on attend toujours une décision du Défenseur des droits par rapport aux subventions des associations", s’étonne-t-il. "Il est clair qu’on ne voulait pas nous donner les informations", poursuit le professeur de mathématiques.

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Une pratique "entachée de clientélisme". Quant aux raisons de ces longs délais pour obtenir des réponses, Hervé Lebreton en voit clairement l’origine. "Je crois que cette réserve parlementaire est une pratique entachée de clientélisme", dénonce Hervé Lebreton. "Concrètement, un maire qui connaît un député ou un sénateur va pouvoir lui demander de faire remonter sa subvention, et il l’aura". Et Hervé Lebreton d’enfoncer le clou : "c’est un système à deux vitesses qui permet peut-être d’acheter des voix".