Soirée "nazie" : la justice saisie

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Le député britannique, filmé en décembre lors d'une soirée arrosée, était déguisé en officier SS.

L’affaire de la soirée nazie dans les Alpes va-t-elle se terminer devant le tribunal ? Une information judiciaire a été ouverte mercredi après le scandale déclenché par le député conservateur britannique Aidan Burle.

L’affaire remonte au 3 décembre dernier, à Val Thorens, en Savoie. Le jeune député britannique conservateur de 32 ans avait été filmé lors d'une soirée arrosée dans un restaurant. Sauf que la soirée avait dégénéré en hommage au parti nazi. En compagnie de dix convives,  Aidan Burle avait entonné des chants hitlériens alors que l'un d'eux était déguisé en officier SS.

Cinq ans de prison et 45.000 euros d’amende

L'association SOS racisme avait dévoilé l'affaire en annonçant qu'elle allait déposer plainte, avant d'être imitée par le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) et par le restaurant où s'était tenue la soirée. Le 21 décembre dernier, une enquête préliminaire avait été ouverte en France.

Suite logique de la procédure, une information judiciaire a été ouverte mercredi pour "apologie de crime de guerre ou contre l'humanité", "provocation publique à la discrimination ou à la haine raciale", "port d'uniforme ou d'insigne d'une organisation criminelle contre l'humanité" et "injure à caractère raciste". C'est la juge d'instruction d'Albertville, Coralie Bourille-Noël, qui est saisie du dossier, et qui décidera d'éventuelles convocations devant la justice des convives, puis de leur possibles mises en examen.

L'"apologie de crime de guerre ou contre l'humanité" est passible de cinq ans de prison et 45.000 euros d'amende, et celui de "port d'uniforme et d'insigne d'une organisation criminelle contre l'humanité" de 1.500 euros.

Aidan Burley suspendu temporairement

Pour l’heure, Aidan Burley s'est vu retirer sa fonction de chargé de mission auprès du secrétaire aux Transports. Si le député a depuis présenté ses excuses sur son compte Twitter, il estime toutefois n’avoir rien à se reprocher.

"Une enquête préliminaire a été ouverte et j'ai cru comprendre que je n'étais pas au centre de ces investigations (...) Je ne crois pas avoir enfreint en quoi que ce soit la loi française et j'ai pris mes distances avec le comportement de certains convives de cette soirée d'enterrement de vie de garçon", avait-t-il souligné en décembre dernier. Pourtant, l’enquête préliminaire a montré que le jeune homme avait loué lui-même l'uniforme de nazi.