Sécher : "j'ai toujours clamé mon innocence"

Loïc Sécher, qui comparaît libre, a fait part de sa détermination  lundi à l'ouverture de son procès en révision.
Loïc Sécher, qui comparaît libre, a fait part de sa détermination lundi à l'ouverture de son procès en révision. © MaxPPP
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avec AFP
L'ouvrier agricole condamné pour viol en 2003 attend un acquittement de son procès en révision.

"Je suis serein, en paix avec moi-même et j'attends que la justice reconnaisse mon innocence". Loïc Sécher, qui comparaît libre, a fait part de sa détermination lundi à l'ouverture de son procès en révision, organisé après l'annulation de sa condamnation pour le viol d'une jeune fille qui a retiré depuis ses accusations.

 

Dans les accusations de viols et agressions sexuelles portées fin 2000 par l'adolescente, alors âgée de 14 ans, "il n'y a donc aucune vérité?", lui a demandé la présidente Nadia Ajjan. "Aucune", a répondu l'ancien ouvrier agricole de 50 ans, actuellement sans emploi. "Comment expliquez-vous ses déclarations?", a-t-elle ajouté. "Je n'ai jamais pu me l'expliquer", a dit l'accusé, après avoir rappelé qu'il avait passé "sept ans et demi" en prison.

 

Condamné à 16 ans de prison en 2003

 

Loïc Sécher a été condamné en 2003 à 16 ans de réclusion. La Cour de révision a annulé cette condamnation en 2010 au vu de "l'élément nouveau" qu'a constitué la rétractation d'Emilie, son ancienne accusatrice. En 2008, la jeune fille, devenue majeure, toujours très fragile psychologiquement, avait écrit une lettre pour dire qu'elle avait menti, que Loïc Sécher ne lui avait rien fait.

 

"Nous sommes obligés de constater qu'elle a dit une chose à un moment et une autre aujourd'hui", est ensuite venu déclarer à la barre le père d'Emilie, Patrice Redureau, militaire de carrière à la retraite. "Je ne peux pas dire si la vérité est celle d'il y a dix ans ou celle d'aujourd'hui, on attend de la justice qu'elle éclaircisse ça", a-t-il ajouté.

 

Loïc Sécher n’en veut pas à son accusatrice

 

Loïc Sécher affirme ne pas en vouloir à Emilie, considérant que c'est "l'institution judiciaire" qui est responsable dans cette affaire. Du fait de la fragilité de sa cliente, l'avocate d'Emilie, Me Cécile de Oliveira, a demandé que l'audition de celle-ci se déroule à huis clos. Absente lundi, Emilie pourrait être présente mardi.

 

En matière criminelle, Loïc Sécher est depuis 1945 le septième condamné à avoir obtenu une révision de son procès. Les six autres, parmi lesquels Patrick Dils, Guy Mauvillain, Roland Agret, ont tous fini par obtenir l'acquittement.