Sa fille est malade, ses collègues policiers ne peuvent lui offrir de RTT

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avec Sandrine Prioul , modifié à
DURA LEX - La DGPN a toutefois proposé une solution pour que le père puisse rester au chevet de sa fille.

Christophe Grosjean pourra bien accompagner sa fille lors de la lourde opération qui l'attend. La fillette, âgée de 8 ans et atteinte d'une maladie rare, doit en effet subir une greffe de la moelle osseuse, à Paris, alors que la famille vit à Nancy. Pour rester aux côtés de sa fille, le policier a d'abord pu compter sur le soutien de ses collègues. Ces derniers ont proposé de lui donner certaines de leurs RTT. Sauf que l'administration a refusé, la loi n'autorisant pas de tels dons dans l'administration. Un accord a finalement été trouvé mardi. Le directeur général de la police nationale a en effet appelé en personne le policier et son épouse pour leur proposer notamment quinze jours de congés exceptionnels.

"Un grand soulagement pour nous". "Ça été beaucoup d'émotion pour moi. Au cours des derniers mois, nous avons essayé de faire appel, en sollicitant toute la voie hiérarchique pour trouver une solution à notre problème. Le fait que notre demande ait été entendue au plus haut niveau de la hiérarchie, que nous ayons un début de réponse, c'est un grand soulagement pour nous", se réjouit aujourd'hui Virginie Grosjean, la maman de la petite fille, contactée par Europe 1.

Dans le détail, le directeur général de la police nationale a proposé à Christophe Grosjean quinze jours de congés exceptionnels pour la date de l'opération de sa fille, plus une journée de congé supplémentaire une fois par semaine, pour qu'il puisse se rendre à Paris chaque fois que cela sera nécessaire. Au total, l'opération de sa fille doit durer six mois. Il faut ensuite compter entre six mois et un an de convalescence à domicile, résume Le Républicain Lorrain.

Les dons de RTT ne sont pas réglementaires. Christophe Grosjean n'aura donc a priori pas besoin de compter sur les RTT de ses collègues. "Réglementairement, se faire offrir des jours de RTT par ses collègues, ce n'est pas possible. Le seul espoir que cette solidarité puisse s'exprimer, c'est au travers du passage de la loi sur les dons de RTT. On pense donc à ces dizaines de familles qui vivent la même situation. Et cette loi pourrait leur apporter des solutions", réagit encore Virginie Grosjean.

Une loi en souffrance. Car ce cas n'est en effet pas isolé. Sauf que, la proposition de loi autorisant les salariés à céder leur RTT à leurs collègues pour des parents d'enfants malades n'a jamais vu le jour. Un retard que déplore Paul Salen, député UMP de la Loire, qui avait déposé cette proposition de loi en 2012. "Une loi a été votée à l'Assemblée nationale le 25 janvier 2012. Et aujourd'hui elle n'est pas encore passée au Sénat. Ça veut dire que le décret ne peut pas passer. La semaine dernière, j'ai remis à Monsieur Valls un texte lui expliquant que cette loi n'est pas une loi politique, mais une loi de solidarité, qui ne coûte rien à l'Etat. Elle devrait donc passer très rapidement pour les 1.500 familles qui ont un enfant malade, voire en phase terminale. Les spécialistes disent d'ailleurs que pour améliorer la fin de vie d'un enfant la présence des parents est indispensable", insiste l'élu.