SNCF : toujours pas de dialogue

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
La direction a lancé un dialogue régional pour essayer de mettre fin à la grève.

Au 9e jour d'une grève des conducteurs et contrôleurs, il n'y avait toujours aucune négociation jeudi entre la direction de la SNCF et les syndicats CGT et Sud Rail, alors que le trafic reste perturbé, en particulier dans le Sud-Est, après la reconduction de la grève à Lyon et Marseille.

La proposition de la direction

Les quatre organisations syndicales de la SNCF ont reçu une lettre du PDG de l’entreprise publique. Guillaume Pepy leur propose "la tenue d'une table ronde le 21 avril consacrée à l'agenda social 2010 de la SNCF". Cette réunion pourrait avoir lieu "plus tôt si les conditions sont réunies", explique la lettre.

Cette concertation pourrait être structurée notamment autour de quatre points principaux : l'emploi 2010, la gestion prévisionnelle et les parcours professionnels, les conditions de travail et la qualité de vie au travail, et enfin les modalités d'ouverture à la concurrence du transport public de voyageurs.

"Le dialogue social doit reprendre son cours normal dans des conditions apaisées", indique le document. Pour cela, il faut que cesse le mouvement de grève et que les conditions normales de trafic soient rétablies". Cela permettra "l'engagement rapide d'un processus de concertation approfondie sur les différentes questions de la politique sociale de l'entreprise", ajoute la lettre.

Guillaume Pepy a par ailleurs réaffirmé mercredi son refus de donner une "prime à la grève" en négociant séparément avec la CGT et Sud, les deux syndicats à l'initiative du conflit qui perturbe le trafic ferroviaire depuis huit jours. Il a par contre promis de rembourser les billets des usagers n'ayant pas pu prendre leur train à cause de la grève.

"Ce n'est pas sérieux"

Le secrétaire général de la CGT Cheminots Didier Le Reste a estimé que cette table ronde "la semaine prochaine, ce n'est pas sérieux". "Les discussions doivent se nouer dès aujourd'hui", a-t-il dit. "Je m'étonne qu'on mette autour de la table des organisations qui ne sont pas dans ce mouvement social", a-t-il lancé, en visant la CFDT et l'Unsa, alors que la direction a proposé aux quatre syndicats représentatifs de la SNCF (CGT, Sud Rail, CFDT, Unsa) une table ronde le 21 avril.

"Comment peut-il refuser toute discussion ?", dénonce Didier Le Reste :

La CGT, premier syndicat de l'entreprise publique, conteste aussi l'ordre du jour de cette négociation. "Proposer en réponse à la grève de discuter de l'ouverture à la concurrence (dans le transport régional) et donc du transfert de cheminots SNCF chez des opérateurs privés est vécu comme une provocation, c'est même irresponsable", a estimé Didier Le Reste. Le responsable CGT a aussi souligné "l'absence du fret" dans les sujets proposés par la direction.

Le deux syndicats ont entamé une grève le 6 avril dernier pour protester contre les situations de travail. Ils demandent notamment des négociations sur les parcours professionnels des conducteurs et l'assouplissement du principe d'affectation des contrôleurs à une seule activité, qui divise actuellement les contrôleurs entre les trains de proximité (TER et franciliens) et les trains grandes lignes, sans possibilité de passerelle.