Réunion : deux requins dans les filets

Le premier requin tigre pêché mesurait 2,76 m et a été prélevé. Le second, de 2,87 m de long, a été relâché après son marquage à l'aide une sonde acoustique placée dans son estomac.
Le premier requin tigre pêché mesurait 2,76 m et a été prélevé. Le second, de 2,87 m de long, a été relâché après son marquage à l'aide une sonde acoustique placée dans son estomac. © Reuters
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G.S. avec AFP , modifié à
Un requin tigre a été "prélevé" et un autre "marqué", dans le cadre de la pêche organisée par l'État.

"Nous avons pris deux requins tigre mâles d'environ 200 kg, dans la nuit de mardi à mercredi". La campagne de pêche organisée par l'État à la Réunion commence à porter ses fruits, à en croire les dires d'Antonin Blaison, chercheur de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), chargé de piloter l'opération de marquage et de prélèvement des bêtes.  

"Le premier requin tigre pêché mesurait 2,76 m et a été prélevé. Le second, de 2,87 m de long, a été relâché après son marquage à l'aide une sonde acoustique placée dans son estomac", a détaillé le chercheur.

Les deux requins pesaient chacun environ 200 kg, selon le scientifique. Ils ont été pêchés au large de Saint-Gilles, l'un en face du lagon de l'Ermitage, à environ 1 km de la plage, l'autre un peu plus au nord à 1,5 km.

Un objectif loin d'être atteint

Les deux bateaux de pêche qui participent à l'opération, le Wayan et le Cocha Coosa, étaient rentrés bredouilles samedi à l'issue d'une première sortie. La campagne de pêche porte sur le prélèvement de 10 requins tigre et 10 requins bouledogue. Celle de marquage vise également 80 animaux, 24 l'ont déjà été.

Cette pêche aux requins, organisée par les pouvoirs publics après une série d'attaques contre des surfeurs, a démarré vendredi à La Réunion, couplée à une opération de marquage afin de mieux connaître leurs habitudes. La préfecture avait annoncé samedi que la première tentative de capture avait échoué.

Le but du prélèvement est de savoir si les requins tigre et bouledogue sont porteurs des toxines qui interdisent actuellement leur commercialisation, ce qui n'incite guère les pêcheurs à s'y intéresser.

"C'est de la poudre aux yeux"

Dimanche, environ 300 surfeurs s'étaient rassemblés à la Réunion pour apporter leur soutien à leur camarade grièvement blessé par un requin la semaine dernière. Selon eux, la pêche aux requins, organisée par les pouvoirs publics, et qui a débuté ce week-end, n'est pas suffisante.

Interrogé par Europe 1, Serge Leplège, président de l'association Prévention Réunion requin estime lui aussi que la pêche aux requins n'est qu'une "mesurette". "C'est de la poudre aux yeux. Laisser les gens se faire bouffer, par en plus des animaux qui sont, ni en voie de disparition, ni en voie d'extinction, c'est un scandale. C'est un programme de gestion global qu'il faut vite mettre en place à la réunion", avait-il réclamé.

Trois surfeurs ont été tués et deux amputés depuis 20 mois sur l'île, sur un total de huit attaques.