Réinsertion : un Tour de France des détenus

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
80 coureurs, 23 détenus et 57 personnels pénitentiaires, ont pris jeudi à Villeneuve d'Ascq, près de Lille, le départ du premier Tour de France cycliste des détenus, une épreuve qui vise à faciliter la réinsertion après la prison.

Détenus, gardiens, intervenants en prison, directeurs… Tous feront équipe dans le même peloton pour le premier Tour de France pénitentiaire. Partis jeudi de Villeneuve d'Ascq, dans le Nord, les participants parcourront 2.300 km. Seul un petit groupe effectuera l'ensemble de la boucle, mais ils seront rejoints par d’autres détenus, venus de 62 établissements pénitentiaires différents. En tout, 320 personnes prendront part à la course.

Le départ a été donné sous un grand ballon de baudruche en forme d'arche, à l'image du vrai Tour de France. Escortés par une caravane "classique" (véhicules technique, médical, voiture-balais), mais aussi par une voiture et des motos de gendarmerie, les coureurs devaient parcourir jeudi 56 km pour rejoindre Valenciennes.
Lionel Gougelot a assisté aux derniers préparatifs à la prison de Valenciennes.

 

 

"Montrer à la population pénale qu’il y a des possibilités de réinsertion", c’est l’objectif du projet, comme le résume Philippe Lamotte, le chef de la maison d’arrêt de Valenciennes. C’est son prédécesseur, Jean-Paul Chapu, désormais à la tête de la prison de Loos, qui est à l’origine du Tour.

Les détenus ont été sélectionnés en fonction de trois critères : la situation pénale, l'état de santé des candidats et le comportement en détention. Une sélection drastique, validée par le procureur et le juge d’application des peines. "Il faudrait vraiment qu’ils pètent un câble pour qu’ils prennent l’échappée belle, rassure Philippe Lamotte. Ils ont été choisis : ils savent qu’ils n’ont pas le droit à l’erreur, si près de leur sortie ou de l’aménagement de leur peine."

La course s'achèvera le 18 juin au Stade Charlety à Paris. Elle ne donne pas lieu à un classement, les coureurs étant contraints de rouler en peloton, sans droit aux échapées.