Prudence avec l'hormone de croissance

La Haute Autorité à la Santé appelle les professionnels à la "vigilance" sur sa prescription.
La Haute Autorité à la Santé appelle les professionnels à la "vigilance" sur sa prescription. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
La Haute Autorité à la Santé appelle les professionnels à la "vigilance" sur sa prescription.

Lionel Messi est aujourd'hui une star du footballeur argentin et pourtant, jeune, une maladie hormonale l'oblige à prendre des hormones de croissance. Sans ce traitement, il ne dépasserait pas 1,50 m. A 25 ans, il mesure 1,69 m.

Mais cette hormone est aussi prescrite pour des enfants non déficitaires, qui sont "atteints le plus souvent de maladies rares, complexes et aux symptômes multiples, dont une petite taille", écrit la Haute Autorité à la Santé.

Lundi, cet organisme indépendant chargé d'évaluer l'intérêt des médicaments, a appelé les professionnels à la "vigilance" sur la prescription d'hormone de croissance pour des enfants qui n'en présentent pas de déficit. Dans ces cas, le but est de leur permettre un gain de taille. Mais, "les preuves de cette efficacité demeurent de faible niveau et les données actuellement disponibles ne permettent ni d'infirmer ni de confirmer un sur-risque de décès à long terme" souligne la HAS.

Un appel à la vigilance

Dans ce contexte, l'Autorité appelle à "la vigilance des professionnels de santé, avec la nécessité de discuter des avantages et des inconvénients du traitement avant son instauration, de respecter strictement les doses préconisées, d'arrêter le traitement après un an en cas d'absence de réponse au traitement et de réévaluer le traitement après un an et deux ans".

Parallèlement, la HAS propose "de maintenir le remboursement de l'hormone de croissance" par la sécurité sociale, suivant en cela l'avis de sa Commission de la transparence. L'Autorité appelle en outre la société à "changer de regard" sur les personnes de petite taille et à lutter "contre les discriminations associées au handicap et à la petite taille".

L'agence européenne du médicament (EMA) avait estimé fin 2011 que le rapport bénéfice/risque des médicaments contenant de la somatropine (Hormone de croissance recombinante ou synthétique) restait favorable à la suite d'une réévaluation après une étude française (étude SAGHE) suggérant une possible augmentation de la mortalité chez les patients traités.