Profs : Chatel relance la prime au mérite

Le ministre de l'Education nationale propose d'assortir la rémunération - déjà agrémentée d'une indemnité annuelle de 1 156 euros - d'une prime au mérite n'excédant pas 2 400 euros.
Le ministre de l'Education nationale propose d'assortir la rémunération - déjà agrémentée d'une indemnité annuelle de 1 156 euros - d'une prime au mérite n'excédant pas 2 400 euros. © REUTERS
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avec agences , modifié à
Le ministre souhaite attirer les enseignants dans les zones les plus difficiles.

C’est une mini-révolution que propose Luc Chatel. A l'occasion de ses vœux aux chefs d'établissements, le ministre de l'Education nationale a proposé mardi une rémunération au mérite pour attirer les profs dans les zones les plus difficiles.

Jusqu’à 2.400 euros

Pour attirer les enseignants, l’actuel locataire de la rue de Grenelle songe ainsi à instaurer une prime au mérite, de maximum 2.400 euros, qui viendrait s'ajouter à l’indemnité fixe de 1.156 euros par an. "Aujourd’hui, le système est trop égalitariste. Ce qui est important est que ceux qui prennent leur métier à bras-le-corps, qui prennent des initiatives (…) puissent voir reconnu cet engagement", a justifié le ministre.

Cette prime, qui pourrait être versée dès le mois de juin, concernera les professeurs des 325 collèges et lycées labellisés "Eclair" (Ecoles, collèges et lycées pour l'ambition, l'innovation et la réussite), les plus difficiles de l’éducation prioritaire.

Un recrutement sur une base nationale

Les postes d'enseignants du dispositif "Éclair" seront par ailleurs ouverts à la rentrée 2012 sur une base nationale et non plus académique, a annoncé le ministre. Lors de l'expérimentation à la rentrée 2011, les 911 "postes à profil" ouverts l'avaient été au sein des académies.
Mais dans certaines académies, le ministère s'est trouvé confronté à un manque de candidats, si bien que des contractuels et des jeunes avaient été nommés à certains postes, alors que le dispositif a été conçu pour faire venir des professeurs chevronnés dans ces établissements considérés parmi les plus difficiles du pays.

Vendredi dernier, en Seine-Saint-Denis, le candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande, avait lui aussi annoncé qu'il voulait changer le «mode d'affectation» des enseignants pour envoyer des professeurs expérimentés dans les établissements difficiles, entraînant une réaction prudente des syndicats.