Prévost-Desprez : pas de décision prise

La juge Prévost-Desprez est convoquée par sa hiérarchie pour s'expliquer sur les propos publiés dans Sarko m'a tuer.
La juge Prévost-Desprez est convoquée par sa hiérarchie pour s'expliquer sur les propos publiés dans Sarko m'a tuer. © CAPTURE D'ECRAN ITELE
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avec AFP , modifié à
La magistrate s'est expliquée pendant 2h30 vendredi mais aucune sanction n'a été décidée.

Le premier président de la Cour d'appel de Versailles n'a pas encore pris de décision sur une éventuelle procédure disciplinaire à l'encontre de la magistrate Isabelle Prévost-Desprez. L'ancienne juge d'instruction avait été convoquée vendredi matin à  un "entretien préalable à l'engagement de poursuites disciplinaires" après ses propos mettant en cause Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bettencourt publiés dans le livre Sarko m'a tuer. Après deux heures et demie d'entretien, l'avocat de la juge, Me Lev Forster, a indiqué qu'""aucune décision n'a été prise et aucun délai pour la prise de décision n'a été indiqué".

Il est reproché à l'ancienne juge d'instruction un manquement aux obligations de "prudence, réserve et impartialité" pour ses déclarations dans ce livre. Isabelle Prévost-Desprez, un temps saisie du volet d'abus de faiblesse de l'affaire Bettencourt, y faisait état de deux témoins ayant parlé, hors procès verbal, de remises d'espèces à Nicolas Sarkozy par l'entourage de la milliardaire. L'un de ces témoins avait réfuté avoir tenu de tels propos. L'Elysée avait démenti de telles accusations.

La juge n'a pas "porté atteinte à ses devoirs de magistrat"

Isabelle Prévost-Desprez a dit "contester" mardi dans un communiqué "les griefs de manquements au devoir de réserve, à l'obligation de prudence et aux devoirs d'impartialité et de délicatesse invoqués contre elle". "Elle estime n'avoir en rien, au regard de la situation très particulière du TGI de Nanterre et des dysfonctionnements qu'elle a pu constater, porté atteinte à ses devoirs de magistrat", selon ce communiqué.

La juge, désormais présidente de la 15e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre, sera assistée durant cet entretien de son avocat Me Lev Forster et du président de l'Union syndicale des magistrats (USM), Christophe Régnard.

S'il y a une audience publique "elle dira tout"

Le premier président de la Cour d'appel de Versailles peut maintenant ne pas donner de suite ou bien infliger un avertissement à la magistrate. Il lui est aussi possible de saisir le Conseil supérieur de la Magistrature (CSM), qui peut décider de sanctions plus lourdes.

Enfin, Alain Nuée peut renvoyer le dossier à la Chancellerie, qui pourra diligenter une inspection judiciaire. "Une inspection judiciaire, c'est ce qu'on demande depuis le début pour connaître les dysfonctionnements qui ont cours au sein du tribunal de grande instance de Nanterre", a déclaré Christophe Régnard. "Si Isabelle Prévost-Desprez est renvoyée devant le CSM, il y aura une audience publique et elle dira tout", a-t-il ajouté.