Préfets : des choix très "politiques"

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Un préfet noir, une préfète issue de l’immigration : leur nomination n'est pas un hasard.

Un président de la République qui se déplace pour assister à la prise de fonction d’un préfet : l’image est inédite. Et lourde de sens. En installant à la préfecture de Seine-Saint-Denis l’un de ses proches, Christian Lambert, ex-chef du Raid, ancien directeur de cabinet du préfet de police de Paris, Nicolas Sarkozy a fait un choix politique et symbolique. Un de plus.

Un symbole en remplace un autre

A la préfecture de Seine-Saint-Denis, Christian Lambert remplace Nacer Meddah. Ce fils de Kabyles algériens, pupille de la Nation, avait été nommé en décembre 2008 dans ce département symbole de la lutte contre l’insécurité menée par le gouvernement. Il était alors devenu le premier préfet d’Ile-de-France issu de l’immigration.

Un mois plus tôt, Pierre N'Gahane était devenu le premier préfet noir de France. Juste après l’élection de Barack Obama aux Etats-Unis. "Dans la vie, il y a un peu de grâce, fruit du hasard ou de quelque chose d'autre si on a des croyances, mais après il y a beaucoup de travail", affirmait alors ce Français d’origine camerounaise, dans les colonnes de La Voix du Nord.

La Légion d'honneur

Sept mois plus tard, en juin 2009, Fatiha Benatsou était devenue la première femme issue de l'immigration nommée à une fonction préfectorale. Le poste exact de cette quinquagénaire originaire d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis : préfète déléguée à l'égalité des chances dans le Val d'Oise. Elle a reçu en janvier dernier la Légion d’honneur.

Même parcours, même distinction pour l'ancien préfet du Jura Aïssa Dermouche. En 2004, alors que le président de la République était ministre de l’Intérieur, il était devenu le premier Français de confession musulmane à devenir préfet. Il y a quelques mois, rapporte Le Progrès, il a reçu la Légion d’honneur des mains d’un certain… Nicolas Sarkozy.