Pour sauver le tigre de l’Amour

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Hélène Favier avec agences , modifié à
Treize pays, dont la Russie et la Chine, discutent de la survie du tigre dans une réunion inédite.

L’initiative est inédite. Depuis dimanche et pour quatre jours, treize pays sont réunis dans l’ex-capitale impériale russe Saint-Pétersbourg. Leur objectif : faire en sorte que la population des tigres, l’une des espèces les plus menacées au monde, soit doublée d’ici 2022.

Médecine traditionnelle et braconnage

Lors de ce sommet auquel participent les Premiers ministres russe Vladimir Poutine et chinois Wen Jiabao, l’attention sera particulièrement tournée sur le tigre de l’Amour. Cette sous-espèce, braconnée à outrance, est en voie de disparition : la Chine ne compte plus que 50 spécimens à l’état sauvage et la Russie 400 à 450.

Le tigre de l’Amour, qui porte le nom du fleuve transfrontalier entre la Russie et la Chine, est particulièrement prisé dans la médecine traditionnelle chinoise à base de parties de félin. Depuis 1.500 ans, ces croyances attribuent au tigre des vertus supposées aphrodisiaques. Ainsi, selon une étude conduite dans sept villes chinoises en 2007, 43% des personnes interrogées ont consommé des produits contenant des parties de tigre dont des pansements et du vin à base d'os, et ce, malgré leur interdiction et leur retrait officiel en 1993 de la pharmacopée locale.

Il ne reste que 3.200 tigres

Au total, toutes sous-espèces confondues, il ne reste que 3.200 tigres dans la nature, contre 100.000 il y a un siècle. Outre la Russie et la Chine, l’Inde est également au cœur du problème. Le pays abrite plus de la moitié de la population mondiale de tigres, mais le programme de protection engagé par New Delhi n'a pas réussi à enrayer le déclin rapide de ce grand fauve. La population de ce félin en Inde a ainsi chuté à 1.411 aujourd'hui contre environ 3.700 en 2002.

Environ 350 millions de dollars doivent être débloqués sur cinq ans pour le plan d'action qui sera adopté pendant le sommet.