Pilules : la justice se saisit du dossier

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C.B avec AFP , modifié à
30 plaintes doivent être déposées en janvier contre les pilules de troisième et quatrième génération.

L'INFO. Le dossier contre les pilules de troisième et quatrième génération s'alourdit. Le pôle santé publique du tribunal de grande instance de Paris s'est saisi de la plainte d'une jeune femme qui accuse le contraceptif d'être à l'origine de son handicap. Le pôle santé du TGI de Paris centralise désormais le dossier et devra décider d'une éventuelle ouverture d'enquête préliminaire, d'une information judiciaire ou d'un classement sans suite.

La colère monte. A cette plainte, qui vise le laboratoire Bayer et le directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament, s'ajoute celles de 30 autres femmes. Ces dernières, qui s'estiment victimes de pilules contraceptives de troisième et quatrième génération, ont annoncé samedi qu'elles déposeraient plainte début janvier.

Des pilules responsables d'AVC. Tout commence en 2006. Trois mois après avoir débuté la prise de la pilule de troisième génération Meliane, Marion Larat est victime d'un accident vasculaire cérébral et se retrouve handicapée à 65%. Dans le cas de la jeune femme de 25 ans, le lien entre la pilule et le risque d'AVC a été confirmé en juin, par la Commission régionale de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux de la région Aquitaine.

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Cette dernière a donc décidé de porter plainte début décembre pour "atteinte involontaire à l'intégrité de la personne humaine". Une plainte qui vise aussi le directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament, qui n'a pas demandé le retrait de cette pilule du marché.

Plusieurs fois pointés du doigt. L'agence du médicament a pourtant lancé plusieurs alertes dans le passé sur les risques thrombo-emboliques des pilules de troisième génération. L'agence a toutefois préconisé que ce mode de contraception, pris aujourd'hui par 1,5 à 2 millions de femmes en France, ne soit prescrit qu'en second recours.

De son côté, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé mi-septembre la fin du remboursement par la Sécurité sociale de ces pilules contraceptives de troisième génération. En cause : des améliorations quasi inchangées par rapport aux précédentes générations. Le déremboursement prendra donc effet à compter du 30 septembre 2013.

"Pour une fois, l’Etat a bien fait : il n’a pas remboursé celles qui comportent un danger. Mais il devrait même aller plus loin : ces pilules devraient ne jamais avoir été inscrites sur le marché", rapportait à Europe 1, Philippe Even, co-auteur du livre Le guide des médicaments.

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