Un homme de 52 ans a été condamné vendredi à Pau à sept ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur sa fille, entre les âges de 8 et 16 ans et demie, à l'issue d'un procès dont la victime avait accepté la publicité, une rareté en matière de crimes sexuels. L'avocate générale Brigitte Delobel-Defix avait requis 12 ans de réclusion, avec obligation d'un suivi socio-judiciaire de huit ans. Le père de Christelle a été reconnu coupable de viols, alors qu'il n'avait reconnu que des attouchements. Il était jugé depuis mercredi par la cour d'assises de Pyrénées-Atlantiques pour avoir abusé de sa fille de 1994 à 2003, au Pays Basque et à Paris.
Comparaissant libre, sous contrôle judiciaire depuis 2008, il encourait 20 ans de réclusion. La cour, qui a délibéré plus de deux heures, a assorti les sept ans d'emprisonnement de quatre ans de suivi socio-judiciaire, avec la menace de repartir en prison deux ans en cas d'inobservation. L'avocate de l'accusé, Me Agnes Hauciarce, a salué une "décision juste qui permet à tout le monde de se reconstruire. Et elle est à visée thérapeutique", a-t-elle ajouté en référence à l'obligation de soins. Elle a déclaré qu'elle ne ferait pas appel. L'avocate de la victime, Me Isabelle Duguet, s'est félicitée que le verdict "reconnaisse l'intégralité des faits reprochés. C'est une vraie sanction, car jusqu'à maintenant il n'avait pas fait de prison, (...) en plus on pense à l'avenir, car il y a des soins". Christelle a pleuré à l'énoncé du verdict. "Je suis soulagée, et à la fois choquée de tout" le procès, a déclaré à une correspondante de l'AFP la jeune femme, qui avait stupéfait son avocate en ne demandant pas un procès à huis-clos, comme la majorité des victimes de crimes sexuels le font. La Cour lui a octroyé des dommages et intérêts de 23.000 euros au titre de préjudices moral et sexuel.