PSA : Hollande joue les intermédiaires

Les syndicats ont été reçus par François Hollande.
Les syndicats ont été reçus par François Hollande. © Reuters
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
Le président promet des négociations tripartites mais ne s'engage pas sur le plan social.

Une volonté de dialogue mais pas de promesse ferme. Le président François Hollande, qui a reçu jeudi à l'Elysée l'intersyndicale de PSA Aulnay, a promis des négociations tripartites -syndicats, direction, Etat- mais ne s'est pas engagé sur le gel du plan social, ont indiqué des syndicalistes à la sortie de la réunion.

"Nous sommes satisfaits d'avoir obtenu la réunion tripartite avec le soutien ferme du président mais il ne s'est pas engagé sur un gel du plan le temps de ces négociations", a déclaré Tanja Sussest, déléguée du SIA (Syndicat majoritaire à Aulnay) à sa sortie de l'Elysée. La première réunion devrait intervenir avant le 15 octobre, selon l'intersyndicale.

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Négociations "site par site"

PSA Sud Elysée 930-1000

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Les négociations auront lieu "site par site", selon le délégué CGT, Jean-Pierre Mercier. Le groupe PSA entend fermer d'ici à 2014 le site d'Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, supprimant quelque 3.000 emplois, ainsi que celui de Rennes.

D'ici là, il s'agit pour les syndicats d'"obtenir le maximum de garanties sur le maintien de l'emploi, c'est une revendication unanime des syndicats", a poursuivi Jean-Pierre Mercier. "Il va falloir que les salariés imposent leur ordre du jour" lors des tripartites "car Peugeot a dit jusqu'à présent qu'il ne voulait négocier que sur la réindustrialisation" et pas sur les 8.000 suppressions de postes annoncées à la mi-juillet par PSA, a insisté le délégué de la CGT, alors qu'une manifestation de salariés d'Aulnay était prévue non loin de l'Elysée.

A la suite de la réception de l'intersyndicale, le groupe PSA Peugeot Citroën s'est simplement dit "d'accord pour parler de la revitalisation des sites dans le cadre d'une négociation tripartite".

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Des salariés battent le pavé 

Au même moment des centaines de salariés de l'usine d'Aulnay ont convergé sur Paris pour manifester leur refus de voir leur établissement fermer, aux cris de "PSA assassin". A l'appel de l'intersyndicale, quelque 800 ouvriers, selon les organisateurs, sont partis de la gare Saint-Lazare, en direction de Saint-Philippe-du-Roule, plus à l'ouest de Paris.

Les manifestants se sont mis à défiler jeudi après-midi sous des banderoles "Non à la fermeture d'Aulnay", "Un milliard dans ses caisses et PSA veut fermer", "Hollande le changement, c'est le néant", notamment, pour dénoncer "la fabrique de la misère et de la mort sociale".