Gérard Spinelli, le maire de Beausoleil, et Lino Alberti, un important patron d'une entreprise de BTP de la Côte-d'Azur, ont été mis en examen et écroués jeudi. Le premier est accusé de corruption passive et le second de corruption active dans une affaire immobilière à Monaco. Une information judiciaire a été ouverte pour "corruption, abus de biens sociaux, trafic d'influence et blanchiment".
Lino Alberti, également soupçonné de blanchiment, a reconnu avoir versé à Gérard Spinelli 65.000 euros pour qu'il ne fasse pas campagne contre le projet de construction de la Tour Odéon à Monaco, selon l'avocat de l'entrepreneur, Maître Gérard Baudoux.
Gianni Tagliamento, une ancienne figure de la Camorra, mais aussi Chantal Grundig, héritière du géant de l'électro-ménager allemand et compagne de Lino Alberti, Roger Mouret, fiché au grand banditisme, et la fille du maire de Saint-Jean-Cap Ferrat ont eux été remis en liberté. Chantal Grundig n'a pas été mise en examen et bénéficie du statut de témoin assisté. Un homme d'affaires monégasque dont l'identité n'a pas été précisée, a aussi été mis en examen dans cette affaire
La police a procédé à des perquisitions dans les deux mairies ainsi que dans la villa de l'entrepreneur. Plusieurs centaines de milliers d'euros ont été saisis, ainsi que des dizaines de kilo de documents comptables.
Le parquet de Nice avait ouvert, il y a près de deux ans, une enquête préliminaire sur l'éventuelle implication de Tagliamento dans l'attribution de marchés truqués sur la Côte d'Azur. Les investigations se sont concentrées sur certaines sociétés de construction, impliquées dans plusieurs chantiers à l'est de Nice, notamment à Saint-Jean-Cap-Ferrat, commune huppée voisine de Monaco, ainsi que dans celui de la Tour Odéon à Monaco.