Nouvelle perquisition au siège de Servier

© MaxPPP
  • Copié
avec Alain Acco et Reuters
Elle intervient dans le cadre de l'enquête sur le Mediator, médicament fabrique par le laboratoire.

Deux services d'enquête ont mené mardi une perquisition au nouveau siège des laboratoires Servier, à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine. Cette opération, révélée par RTL, devrait "prendre du temps, sans doute toute la journée", a déclaré à Europe 1 une source proche de l’enquête.

Les policiers de la Division nationale des investigations financières et fiscales (DNIFF) cherchent des éléments sur d'éventuelles malversations financières, tandis que les gendarmes travaillent dans le cadre de nouvelles poursuites engagées par les juges d'instruction parisiens pour "destruction de preuves".

Aucun membre du personnel de Servier n’a été placé en garde à vue, selon Europe 1.

500 à 2.000 décès

Les laboratoires Servier sont visés par l'enquête sur le médicament Mediator qui aurait fait de 500 à 2.000 morts en France entre 1976 et 2009.

Une nouvelle estimation publiée le mois dernier impute à cet antidiabétique, souvent prescrit comme coupe-faim, 1.320 décès et environ 3.100 hospitalisations en France pour une insuffisance des valves cardiaques.           

Jacques Servier mis en examen

L'information judiciaire, où plusieurs milliers de personnes sont parties civiles, a déjà abouti en septembre à la mise en examen du fondateur des laboratoires, Jacques Servier, 90 ans, pour "tromperie sur la qualité substantielle d'un produit, escroquerie et obtention indue d'autorisation". Ses sociétés sont poursuivies pour les deux derniers chefs.       

Les juges d'instruction ont d'ores et déjà imposé dans ce cadre à la société et ses dirigeants 100 millions d'euros de cautions et de garanties.

Quels appuis politiques ou médicaux ?

Les poursuites sont également engagées pour "prise illégale d'intérêt" concernant les appuis politiques et médicaux dont Jacques Servier a bénéficié et pour lesquels il est soupçonné d'avoir versé de l'argent ou eu recours à des rémunérations de spécialistes ou de consultants.

Cette procédure se déroule parallèlement à d'autres poursuites engagées sur citation directe par des victimes du médicament à Nanterre. Un premier procès pour "tromperie aggravée" des laboratoires Servier et de Jacques Servier est programmé le 14 mai prochain dans ce volet.