Neo sécurité : la direction épinglée

Jean-Michel Houry a racheté en 2009 l'ex-filiale française du Groupe 4 Securiror devenue Neo sécurité.
Jean-Michel Houry a racheté en 2009 l'ex-filiale française du Groupe 4 Securiror devenue Neo sécurité. © Max PPP
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Un rapport d'expert dénonce la mauvaise gestion du groupe, révèle Le Parisien.

Alors que Neo sécurité, en cessation de paiement, va bénéficier d'un délai supplémentaire de la part du ministère de l'Industrie, Le Parisien révèle mercredi des "dérives" au sein de la direction du groupe. Un audit confidentiel commandé par les syndicats sur les comptes 2009 et 2010 ferait état de pertes records de contrats, d'un déficit ainsi que de dettes abyssales.

32 millions de pertes en 2010

Ce rapport pointe la mauvaise santé économique de l'entreprise et ses comptes "dans le rouge". En effet, depuis le rachat en 2009 par Jean-Michel Houry, le président de Neo Sécurité, l'entreprise aurait dépensé 40 millions d'euros pour devenir le numéro un français de la sécurité en rachetant les activités de surveillance humaine de la Brink's, quitte à casser les prix ou à signer des contrats à perte. Résultat : des pertes, qui se chiffreraient à 25 millions d'euros en 2009 et 32 millions en 2010. Selon l'audit, les fonds propres de l'entreprise étaient également "négatifs de 15 millions d'euros" à la fin de l'année 2010, ce qui a contraint à puiser dans la trésorerie du groupe.

N'ayant plus de moyens de faire face aux difficultés économiques, Jean-Michel Houry a saisi le tribunal de commerce le 10 mars 2011 pour demander une procédure de sauvegarde.

40 millions de dettes aux Ursaff

Un proche du dossier, cité par Le Parisien, évoque également des "dettes sociales dues aux Urssaf d'un montant astronomique de 40 millions d'euros effacées par les services de l'Etat avant même que l'entreprise ne soit officiellement déclarée en difficulté".

L'audit pointe la direction de Jean-Michel Houry et ses cadres qui auraient perdu pas moins de 198 clients prestigieux comme Air France, Volvo ou encore la SNCF, entraînant une perte de 37 millions d'euros par an. Le rapport ferait également apparaître trop d'opérations "de sous-traitance" qui se seraient multipliées "par cinq par rapport au budget" mais également des "frais" de siège" qui s'élèveraient à 10 millions d'euros par an. 

Des surfacturations

Enfin, un ancien cadre de la société témoigne dans le journal et fait état de missions de consultants, payés 2.000 euros la journée, ou ces 25.000 euros déboursés tous les deux mois pour payer une société de recouvrement "inutile". Il dénonce également, document à l'appui, les surfacturations auxquelles aurait eu recours Neo sécurité.