Milly-la-Forêt : un témoignage poignant

La première victime de Manuel Da Cruz, Morgane Vallée, a témoigné à la barre jeudi.
La première victime de Manuel Da Cruz, Morgane Vallée, a témoigné à la barre jeudi. © MAXPPP
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avec Fabienne Le Moal , modifié à
Morgane Vallée, la première victime de Manuel Ribeiro Alves Da Cruz, s'est exprimée jeudi.

"Etre la porte-parole de Marie-Christine Hodeau parce qu’elle n’a pas cette chance elle de soutenir le regard de son agresseur" : voilà pourquoi Morgane Vallée est venue témoigner jeudi devant le Tribunal de grande instance d'Evry, dans l'Essonne. La jeune femme, âgée aujourd'hui de 24 ans, est la première victime de Manuel Ribeiro Alves Da Cruz, dont le procès pour le viol et le meurtre d'une assistante maternelle de 42 ans s'est ouvert mercredi. 

Violée à deux reprises

Morgane Vallée, un petit bout de femme de 24 ans, tailleur pantalon noir, a expliqué à la barre qu'elle sait bien comment son agresseur procède. D’une voix claire, directe, elle a raconté aux jurés, sans se laisser trahir par l’émotion, son dimanche en enfer. C’était il y a neuf ans, presque jour pour jour avant Marie-Christine Hodeau, dans les mêmes bois près de Milly-la-Forêt.

Elle n’avait que 13 ans au moment des faits, mais Morgane Vallée se souvient encore de ces gestes précis que son agresseur a effectués pour la ligoter avec ses sous-vêtements, et sa tentative pour l’étrangler. Il l'a violée à deux reprises. A la barre, elle a affirmé être sûre que "ce n'était pas son coup d'essai". Et qu'il allait recommencer. Mais cette fois, qu'il ferait bien pire : ne pas laisser vivre sa victime.

"Il n’allait pas faire la même erreur deux fois"

Devant les juges, Morgane Vallée a raconté que lors de l’annonce de la disparition de Marie-Christine Hodeau, elle a tout de suite compris. Elle a pressenti l'issue tragique. Et d'assurer :"il n’allait pas faire la même erreur deux fois, c’est-à-dire laisser vivre sa victime".

Dans le box des accusés, Manuel Da Cruz, les yeux baissés, a dit qu’il regrettait. Mais Morgane très assurée, le regard ironique, lui a lancé : "moi je n’ai pas reçu de lettres d’excuses". La jeune fille n’a pas oublié non plus les menaces reçues quand son agresseur lui avait promis de "revenir faire le travail" en cas de dénonciation.

A sa sortie de prison en 2007, le violeur était revenu habiter à moins de 200 mètres du domicile de le jeune femme. L'enquête a démontré qu’il ne respectera ni son traitement chimique, ni son suivi psychologique.