Militaires privés, pour en finir avec le flou

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avec Aude Leroy , modifié à
INFO E1 - Un député PS propose de mieux encadrer le secteur des sociétés militaires privées.

Total au Nigeria ou Areva au Niger : de très nombreuses entreprises ont recours aux services de sociétés de sécurité privées pour sécuriser leurs activités dans les pays à risque. Mais cette activité, à ne pas confondre avec le mercenariat, se fait dans un environnement juridique très flou.

Jean-Claude Viollet, député socialiste, a donc prévu de présenter mardi après-midi à l'Assemblée nationale un rapport sur les sociétés militaires privées, la dernière étape avant un projet de loi très attendue par ces professionnels.

La France en retard

Aujourd'hui, un salarié d'une société de sécurité française n'a pas le droit de porter des armes. Résultat : une majorité d'anciens militaires reconvertis travaillent pour des entreprises anglo-saxonnes, moins tatillonnes. Autre solution, devenir mercenaires. C'est ce que constate Eric, ancien officier de la Légion étrangère devenu consultant en sécurité installé en Afrique.

"Je sais que certains de mes anciens camarades travaillent dans ces sociétés-là et ont participé à des opérations de combat, de protection de convoi où ils ont été amenés à ouvrir le feu", témoigne-t-il pour Europe 1.

Mieux encadrer le secteur

Avec le projet de loi proposé, le port d'arme serait autorisé mais encadré, une couverture juridique indispensable dans un secteur où pullulent des sociétés douteuses. Une protection essentielle pour ces entreprises qui, en avril 2011, en pleine insurrection en Côte d'Ivoire, ont participé à l'évacuation de milliers d'expatriés français.

"Cette loi nous permettrait éventuellement, s’il y avait un effondrement de l’Etat dans lequel nous travaillons, de pouvoir en dernier recours faire en sorte que les personnels qui travaillent pour nous puissent prendre les armes pour défendre les expatriés ou les voyages d’affaires que nous accompagnons dans les zones à risques", argumente Alexandre Hollander, le directeur général d'Amarante International, spécialisée dans la sécurité privée.

Ce projet de loi présente aussi un autre avantage de taille : permettre aux entreprises françaises de s'imposer dans un secteur principalement détenu par les anglo-saxons. Blackwater, entretemps devenue Xe puis Academi, est la plus connue mais aussi la plus sulfureuse.