Mauvaise année pour le muguet

L'année 2011 ne sera pas "rentable économiquement" estime les maraîchers.
L'année 2011 ne sera pas "rentable économiquement" estime les maraîchers. © MaxPPP Jaen-François Frey
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avec AFP , modifié à
Les températures d'avril ont entraîné une floraison précoce : une partie de la cueillette a été jetée.

La floraison précoce du muguet, liée aux fortes températures enregistrées en avril, a conduit les producteurs nantais à jeter "entre 20 et 50%" de leur cueillette, a indiqué samedi auprès de la Fédération des maraîchers nantais. Ces derniers sont les leaders européens de la production de muguet.

Les producteurs de la région nantaise ont "trié au maximum" les brins pour pouvoir commercialiser un muguet de la meilleure qualité possible, explique Gaëtan Corgnet, responsable de la commission muguet de la Fédération des maraîchers nantais.

"Pas rentable économiquement"

Pour Gaëtan Corgnet, l'année 2011 "qui ne sera pas rentable économiquement" pour les maraîchers. L'éclosion du muguet avec deux semaines d'avance a engendré "un nombre de manipulations beaucoup plus élevé qu'à l'ordinaire" pour éviter qu'il ne fane avant la date fatidique du 1er mai, a précisé ce producteur d'Arthon-en-Retz, en Loire-Atlantique.

"Il a fallu également louer beaucoup plus de surface de frigo" pour y conserver les brins, ce qui a augmenté les coûts de production, a-t-il expliqué. Au niveau de la production, "les prix sont stables", a-t-il dit.

Des prix en hausse

En revanche, plusieurs fleuristes nantais reconnaissent une hausse des prix. "J'ai dû payer 20% de plus pour avoir la même qualité de muguet que l'année dernière, je suis forcée de répercuter sur le prix de vente", témoigne une fleuriste. "Je le vends à 1.80 euro au lieu de 1.50 l'an dernier", renchérit une autre, en reconnaissant que l'unique carton de muguet commandé cette année "est déjà un peu abîmé".

La floraison précoce des brins cette année remonte aux premiers coups de froid de l'automne, survenus dès fin octobre. "Fin décembre, le muguet était parfaitement réveillé", avait expliqué mi-avril Patrick Verron, conseiller muguet auprès des maraîchers nantais. La douceur des températures qui a suivi, en janvier et février, lui a permis de pousser et de sortir de terre "dès mars". Le muguet de la région nantaise représente environ 80% de la production française, contre 20% pour la région bordelaise.