Lutte contre les addictions : les solutions du gouvernement

Un comité interministériel rassemblant Vincent Peillon (Education), Manuel Valls (Intérieur), Marisol Touraine (Enseignement supérieur) autour du Premier ministre Jean-Marc Ayrault va se tenir jeudi soir à Matignon.
Un comité interministériel rassemblant Vincent Peillon (Education), Manuel Valls (Intérieur), Marisol Touraine (Enseignement supérieur) autour du Premier ministre Jean-Marc Ayrault va se tenir jeudi soir à Matignon. © Reuters
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avec Eve Roger , modifié à
EXCLU E1 - Un comité interministériel doit valider jeudi soir un plan de lutte contre la drogue et les conduites addictives. On vous le présente.

Le rendez-vous. Le gouvernement lance l'offensive contre le trafic et l'usage des drogues. Un comité interministériel rassemblant Vincent Peillon (Education), Manuel Valls (Intérieur), Marisol Touraine (Santé) autour du Premier ministre Jean-Marc Ayrault va se tenir jeudi soir à Matignon. L'objectif : assécher le commerce et la consommation des drogues, dures comme l'héroïne et le crack, douces comme le cannabis, mais aussi des produits autorisés, comme l'alcool et le tabac. C'est tout l'objet du plan contre "la drogue et les conduites addictives", élaboré par la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les toxicomanies), que doivent valider les ministres jeudi.

>> Que prévoit ce plan ? Europe1 a pu le consulter en avant-première :

Premier point : le cannabis. La clé de voute du plan sur ce sujet, ce sont les Consultations Jeunes consommateurs (CJC), des cellules de consultations anonymes et gratuites, rattachées à des structures médico-sociales (CSAPA) et composées de professionnels de la santé. Pas moins de 400 existent déjà en France, mais elles sont pour l'instant quasi inconnues. L'idée consiste à ouvrir grand leurs portes, même aux petits amateurs de joints, qui commencent à peine. Il s'agit également d'aller chercher les consommateurs là où ils se trouvent : à l'école, dans les cafés etc. et de leur dire : on va vous éviter de tomber vraiment dans l'addiction.

Pour les cas les plus désespérés, on proposera même, dans certaines CJC, des thérapies familiales. Cette approche, qui a fait ses preuves aux Etats-Unis, consiste à faire venir devant des professionnels de santé un adolescent consommateur de drogue, avec sa famille, pour leur faire comprendre ce qui ne va pas et les aider à abandonner la drogue.  

Deuxième point : l'alcool. Détecter et repérer les addictions plus vite et plus tôt, ça vaut aussi pour l'alcoolisme. Un adulte français sur dix boit trop, entre trois et sept verres par jour, selon la Mildt. Le gouvernement veut donc modifier le code du travail pour limiter la consommation d'alcool sur le lieu de travail. Et pour les jeunes, l'idée est de transmettre à tous les professionnels de santé et tous ceux qui sont en contact avec eux à un petit questionnaire pour leur permettre de repérer les consommations excessives. En quelques minutes, un médecin ou une infirmière doit pouvoir détecter un cas avec ce questionnaire. Enfin, une campagne de communication sera lancée.

Favoriser la prévention à la sanction. L'autre grande idée de ce projet, c'est de ne pas taper sur celui qui fume ou boit trop, mais de l'aider à consommer moins. Concrètement, pour les drogues dures, cela devrait passer par l'ouverture de deux salles de shoots supplémentaires, après celle de Paris. Pour le tabac, le gouvernement prévoit d'expérimenter des campus universitaires entièrement non-fumeurs, la promotion de la cigarette électronique et le remboursement intégral des substituts nicotiniques pour les femmes enceintes et les moins de 25 ans.